Jeudi 26 mars 2020 – point sur le Coronavirus le 25 mars au soir :
Le coronavirus a causé 1.331 morts à l'hôpital depuis le début de l’épidémie et 2.827 patients étaient mercredi soir en réanimation, a annoncé mercredi le directeur général de Santé Jérôme Salomon. Ces bilans traduisent une augmentation de 231 décès et de 311 patients supplémentaires en réanimation en 24 heures, sur un total de 11.539 patients hospitalisés selon Jérôme Salomon.
Emmanuel Macron s'est exprimé mercredi soir de l'hôpital militaire de campagne à Mulhouse. Il a annoncé le lancement d'une opération militaire baptisée "Résilience", qui mobilisera les forces armées pour aider la population contre l'épidémie de coronavirus, à l'approche du "pic" qui se profile. Le chef d'Etat a promis la construction d'un "plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières" pour l'hôpital, une fois la crise du coronavirus passée, mercredi lors d'une visite à Mulhouse.
L'aéroport d'Orly sera temporairement fermé au trafic commercial à compter du 31 mars à 23h59 en raison de l'effondrement «majeur et brutal» du trafic à la suite des restrictions de circulation liées au coronavirus. L'activité à l'aéroport de Paris-Beauvais sera suspendue à partir de jeudi et "jusqu'à nouvel ordre".
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : Martin Hirsch appelle à l'aide et demande des garanties :
Le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, Martin Hirsch, a lancé un appel à l'aide mercredi sur France Info, demandant la réquisition de personnels soignants, des garanties au sujet des respirateurs et une "reconnaissance" pour l'effort "surhumain" des personnels face au coronavirus.
En Ile de France, "nous avons passé le cap des 1000 patients graves pris en charge dans les réanimations des hôpitaux". Le patron du plus grand groupe hospitalier français Martin Hirsch a pris la parole mercredi sur France info pour demander "quatre assurances fortes", dans cette course contre la montre. "La première c'est que je puisse, face à chaque malade grave, pouvoir mettre un respirateur. Je ne veux pas qu'on connaisse les difficultés qu'on a connu avec les masques sur les respirateurs qui permettent de sauver des vies. J’ai besoin de savoir. Nos équipes ont besoin de savoir", insiste-t-il
"La deuxième chose: on a besoin de toutes les équipes, tout le personnel, qu'il soit volontaire, ou qu'on fasse appel à la réquisition (…) faire qu’il y ait les milliers de personnes supplémentaires dont a besoin pour être auprès des malades", a ajouté le responsable de l'AP-HP, qui regroupe 39 hôpitaux d'Ile-de-France. "Il faut que les pouvoirs publics s’assurent qu’il n’y ait pas une personne, avec la capacité de s’occuper de patient, qui soit inutilisée dans les jours qui viennent".
Le troisième point concerne "les assurances" de "reconnaissance" pour les personnels soignants "qui font des efforts qu'on peut qualifier simplement de surhumains". "Je ne sais pas si c'est des primes", explique-t-il. "Eux ne mégottent pas les efforts il ne faut pas mégotter avec eux". "C'est moral, et c'est pour le moral des troupes", a-t-il martelé.
Le quatrième et dernier point concerne les médicaments. "Il faut qu'entre les industriels, les pouvoirs publics et nous, on ait les assurances qu'on ne soit pas en manque de médicaments", a-t-il conclu.
Jeudi 26 mars 2020 – Une aide-soignante priée par ses voisins de "se loger ailleurs" par peur du coronavirus :
Tous les soirs à 20 heures, le personnel soignant est remercié et encouragé par des applaudissements. Pourtant, dimanche, une aide-soignante toulousaine a eu le malheur de découvrir sur sa porte d’entrée un mot dans lequel un voisin lui demande de se loger ailleurs en raison de l’épidémie.
«Bonjour madame Rainoldi. En sachant votre profession est-il possible pour notre sécurité de ne pas toucher les portes des parties communes ou peut-être pour ces prochains jours d’essayer de loger ailleurs ? Et peut-être aussi de sortir votre chien plus loin ?», est-il écrit au stylo sur une feuille d’écolier. «Ne prenez pas ça contre vous mais je pense que moi-même ainsi que les voisins se sentirons plus en sécurité. Mes amitiés», conclut le voisin.
Sophie Rainoldi a partagé ce mot sur Facebook en commentant qu’elle était «choquée, dépitée par la connerie des gens». «Je n’ai pas les mots», ajoute-t-elle. La publication a été partagée près de 10.000 fois sur le réseau social.
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : les troupes françaises se retirent d'Irak :
La France va retirer ses troupes d'Irak, où elles participaient à des missions de formation, a annoncé mercredi l'état-major français, en raison "notamment" de la pandémie de coronavirus qui vient ainsi entraver une de ses opérations extérieures.
Frontalier de l'Iran où le virus a déjà tué près de 1.700 personnes, l'Irak a imposé dimanche à l'échelle nationale des mesures très strictes contre le nouveau coronavirus, faisant état de 20 décès et 233 cas confirmés de la maladie Covid-19.
"En coordination avec le gouvernement irakien, la coalition (internationale anti-Etat islamique emmenée par Washington, ndlr) a décidé d'ajuster son dispositif en Irak et de suspendre provisoirement ses activités de formation des forces de sécurité irakiennes, compte tenu notamment de la crise sanitaire", souligne l'état-major français dans un communiqué. Ainsi, "la France a décidé de rapatrier jusqu'à nouvel ordre le personnel de l'opération Chammal (volet français de l'opération internationale Inherent Resolve) déployé en Irak", soit près de 200 militaires, engagés jusqu'ici dans la formation de l'armée irakienne ou travaillant au sein de l'état-major de la coalition à Bagdad. A partir de ce jeudi, date du début du rapatriement, "il n'y a plus de troupes Chammal en Irak", a commenté auprès de l'AFP le porte-parole de l'état-major français, le colonel Frédéric Barbry, en précisant que ce retrait était "a priori temporaire".
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : à Strasbourg, le premier TGV médicalisé d’Europe se prépare à évacuer des patients :
Les préparatifs pour l'évacuation vers des hôpitaux des Pays-de-la-Loire de 20 patients d'Alsace contaminés par le coronavirus à bord d'un TGV médicalisé -opération inédite en Europe-, ont commencé jeudi matin en gare de Strasbourg, ont constaté des journalistes de l'AFP. Peu après 6H00, les premières ambulances sont arrivées sur le quai 1 de la gare où stationne depuis mercredi soir le TGV Duplex médicalisé. Un ballet d'ambulances a alors débuté avec le personnel soignant en sur-combinaisons s'affairant autour des véhicules.
Le ministre de la Santé, Olivier Véran, avait souligné en début de semaine que cette évacuation constituait une "première en Europe". Les 20 patients gravement atteints doivent être transportés vers des hôpitaux des Pays-de-la-Loire, Angers, Le Mans, Nantes, la Roche-sur-Yon. Ils doivent être installés dans cinq voitures, à raison de quatre par salle basse, celles du haut étant dévolues à la circulation des matériels et des personnels soignants, a précisé la Direction générale de la Santé (DGS). Dans chaque voiture, une équipe médicale constituée d'un médecin anesthésiste-réanimateur, d'un interne, d'un infirmier anesthésiste et de trois infirmiers sera présente, selon la DGS.
Ces soignants sont issus des CHU de Nantes et d'Angers ainsi que de l'AP-HP Paris, tandis que le SAMU de Paris coordonne la manoeuvre. Environ 50 soignants et logisticiens participent au voyage. Une rame non médicalisée a été accouplée à la rame médicalisée, afin de faire face à de possibles aléas, comme les collisions avec du gibier. Déclenchée pour soulager une des régions de France les plus touchés par la pandémie et ses hôpitaux saturés, cette opérations pourraient être amenées à se répéter. Afin de soulager les hôpitaux du Grand Est, plusieurs opérations d'évacuation de patients ont précédemment été conduites par un Airbus de l'Armée de l'air vers d'autres hôpitaux en France, une première également. D'autres ont été organisées par hélicoptère vers des pays limitrophes, notamment l'Allemagne.
Jeudi 26 mars 2020 – À 34 ans, un Italien "en bonne santé" est mort du coronavirus :
Dimanche, un homme de 34 ans est mort du Covid-19 à l’hôpital Tor Vergata à Rome. Emanuele Renzi a perdu la vie après avoir fait une «crise respiratoire», sans avoir pu dire au revoir à ses parents et sa fille de 7 ans. L’autopsie effectuée sur son corps a montré qu’il n’avait aucune pathologie antérieure, selon «La Repubblicca».
Le jeune homme travaillait dans un centre d’appels à Rome. Tous ses collègues sont désormais en alerte car Emanuele Renzi est retourné au travail après un voyage à Barcelone où il aurait contracté le Covid-19 au début du mois de mars.
L’Italien avait commencé à manifester les premiers symptômes, environ une semaine avant sa mort. Son état s’était drastiquement dégradé avant son admission en soins intensifs. Le père d’Emanuele Renzi a déclaré au «Corriere della Sera» qu’il était «en bonne santé» : «Il faisait du sport régulièrement et ne fumait pas». Les autres patients de moins de 40 ans décédés du Covid-19, avaient tous des maladies. Un homme de 27 ans, originaire de Pesaro, souffrait de troubles respiratoires. Un autre, âgé de 38 ans, était sous dialyse depuis des années. Une jeune de 32 ans, originaire de Monza et de la Brianza, souffrait d'une maladie pulmonaire depuis des années.
L'Italie, qui a recensé son premier décès lié au coronavirus fin février, compte 7.503 morts pour 74.386 cas. 683 décès et 5.210 nouveaux cas y ont été annoncés mercredi. 9.362 personnes sont considérées comme guéries par les autorités italiennes.
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : Michel Cymes appelé en renfort à l'hôpital :
Michel Cymes a fait savoir qu'il avait été mobilisé pour aller pratiquer des soins infirmiers à l'hôpital, débordé à cause de la pandémie du coronavirus.
En cas de crise sanitaire, la réserve sanitaire du ministère de la Santé peut être invoquée en renfort des soignants dépassés ou épuisés. Michel Cymes fait partie de cette réserve composée de professionnels du domaine de la santé. Le médecin ORL et animateur télévisé a fait savoir mercredi soir sur le plateau de «C à vous» qu'il avait été appelé pour effectuer des soins infirmiers à l'hôpital. «Mes consultations et toutes celles du service ont été annulées pour des raisons de sécurité, et tous les jours je recevais un mail de la part de mon chef de service pour me dire si le lendemain on avait besoin de moi, notamment aux urgences, parce que l'idée c'était d'aller soulager les urgentistes et les réanimateurs qui n'en pouvaient plus», a-t-il expliqué, précisant que son rôle aurait été de «recevoir les patients, faire le tri entre ce qui était grave et ce qui ne l'était pas».
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : faute de masques, les syndicats de police menacent de suspendre les contrôles :
L'ensemble des syndicats de police, tous grades confondus, a lancé jeudi "un avertissement solennel" au ministre de l'Intérieur en menaçant de suspendre les contrôles faute de masques disponibles pour les fonctionnaires.
."Si les moyens de protection font défaut dans les services, les policiers ne feront que les missions réellement urgentes et ne procéderont plus au contrôle du confinement", prévient l'intersyndicale dans un communiqué commun.
La veille, plusieurs syndicats avaient critiqué la décision du ministère de l'Intérieur de donner les stocks de masques FFP2 de la police au personnel soignant, sans compenser en fournissant d'autres types de masques. Les policiers, comme les gendarmes, ont par ailleurs à leur disposition des masques chirurgicaux, qu'ils estiment en quantité insuffisante. Les masques FFP2 sont les plus recommandés pour éviter la propagation de virus en temps de pandémie, notamment pour ceux qui sont au contact direct des malades.
Dans un courrier commun à leurs adhérents, les deux principaux syndicats de commissaires (SCPN et SICP) jugent sévèrement les décisions et explications du gouvernement justifiant la doctrine du ministère de l'Intérieur quant au port du masque. Ils alertent aussi sur le risque de "blocage" si les effectifs devaient répondre aux consignes de droit de retrait.
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : le Sénat américain approuve le plan de relance économique :
Le Sénat américain a approuvé mercredi à l'unanimité un plan "historique" de 2000 milliards de dollars pour soutenir la première économie mondiale, asphyxiée par la pandémie de coronavirus qui a déjà fait plus de 1000 morts aux Etats-Unis.
Soutenu par le président Donald Trump et fruit d'âpres tractations entre les sénateurs et la Maison Blanche, ce texte "historique", selon ses négociateurs, a été adopté avec le soutien de tous les démocrates et républicains présents (96 pour et 0 voix contre). Le plan doit encore être approuvé par la Chambre des représentants, contrôlée par les démocrates, lors d'un vote prévu vendredi, avant d'être promulgué par le président américain.
"J'encourage la Chambre à approuver ce texte vital et à m'envoyer le projet de loi sans attendre pour être promulgué. Je le signerai immédiatement", avait déclaré Donald Trump plus tôt mercredi, lors d'une conférence de presse. "Nous avons besoin de faire circuler cet argent dans l'économie américaine et de l'envoyer aux travailleurs américains", a renchéri son secrétaire au Trésor Steven Mnuchin, qui a mené les négociations avec le Congrès.
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : le G20 va injecter 5.000 milliards de dollars dans l'économie mondiale :
Les dirigeants des pays membres du G20 ont annoncé jeudi, lors d'un sommet virtuel, leur intention d'injecter "plus de 5.000 milliards de dollars" dans l'économie mondiale pour "contrer les répercussions sociales, économiques et financières de la pandémie" du nouveau coronavirus.
"Nous sommes fermement résolus à présenter un front uni contre cette menace commune", ont ajouté les représentants des grandes puissances mondiales dans un communiqué publié à l'issue de la réunion en visio-conférence présidée par le roi Salmane d'Arabie saoudite.
Le bilan mondial de la pandémie de Covid-19 a dépassé les 21.000 morts et enfermé chez eux de manière inédite plus de trois milliards de personnes. La réunion est intervenue à un moment où les grandes puissances s'activent pour atténuer les effets de la pandémie sur leurs propres économies, comme les Etats-Unis, l'Allemagne ou l'Arabie saoudite qui préside le G20 cette année.
Les 20 plus grandes économies mondiales ont également annoncé qu'elles travailleraient avec les organisations internationales "afin de déployer un ensemble de mesures financières solides, cohérentes, coordonnées et rapides".
Elles ont en outre appelé ces institutions, dont l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et le Fonds monétaire international (FMI), à "aider les pays émergents et en développement à faire face aux chocs sanitaires, économiques et sociaux du Covid-19".
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : l'Allemagne effectue désormais 500.000 tests par semaine :
L'Allemagne a augmenté le nombre des dépistages du Covid-19 à 500.000 par semaine, cette détection précoce aidant en partie à maintenir le nombre des morts à un niveau relativement bas, a déclaré un virologue jeudi.
«La raison pour laquelle l'Allemagne compte si peu de décès par rapport au nombre des personnes infectées peut s'expliquer par le fait que nous faisons beaucoup de diagnostics en laboratoire», a expliqué au cours d'une conférence de presse Christian Drosten, le chef du département virologie à l'hôpital de la Charité à Berlin. «Nous effectuons un demi-million de tests chaque semaine en Allemagne», a-t-il précisé.
L'Allemagne, pourtant fortement touchée par la pandémie provoquée par le nouveau coronavirus avec actuellement officiellement 36.508 cas répertoriés, ne compte en revanche que 198 morts de la maladie. De fait, ce pays connaît l'un des taux de mortalité des personnes souffrant du Covid-19 les plus faibles du monde avec 0,5% alors qu'il atteint 5,2% en France et 7% en Espagne par exemple.
Selon le ministre de la Santé, Jens Spahn, jusqu'à 500.000 tests ont été effectués «la semaine passée en Allemagne», avec «à peu près 10%» de résultats positifs au Covid-19. «Ceci devrait représenter le plus grand nombre de tests pour un pays dans le monde en chiffres absolus et relatifs», a-t-il affirmé.
Le directeur de la Charité, Heyo Kroemer, a quant à lui ajouté que l'Allemagne avait également commencé à effectuer des tests plus tôt que les autres pays touchés par la pandémie.
Jeudi 26 mars 2020 – Corée du Nord, l'inquiétude en pleine pandémie de coronavirus :
Sur la carte du monde alimentée régulièrement par les spécialistes de l'université américaine Johns Hopkins, un pays résiste toujours à l'apparition de points rouges, synonymes de présence de contaminations au nouveau coronavirus : la Corée du Nord. Mais le régime aurait, en toute discrétion, demandé de l'aide internationale. Selon le «Financial Times», des responsables nord-coréens auraient contacté leurs homologues pour leur demander de l'aide, notamment des tests pour dépister le Covid-19. En cas de propagation de la maladie, les experts craignent le pire : population affaiblie par une situation économie exsangue, système de santé défaillant, absence de transparence dans la communication... Mais le secret qui entoure la Corée du Nord empêche, pour l'instant, la publication de données précises sur la véritable situation sanitaire en Corée du Nord.
Autre requête, officielle cette fois : la Corée du Nord s'est jointe à sept autres pays pour demander la levée des sanctions économiques américaines afin de pouvoir lutter efficacement contre la pandémie, dans un courrier adressé au secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres et révélé ce jeudi. «Nous vous exhortons à demander la levée immédiate et totale de ces mesures illégales, coercitives et arbitraires de pression économique [...] afin de permettre une réponse totale et efficace de tous les membres de la communauté internationale face au coronavirus», ont demandé dans cette lettre l'Iran, la Russie, la Chine, le Venezuela, la Corée du Nord, le Nicaragua, Cuba et la Syrie. Les huit pays veulent ainsi «rejeter la politisation d'une telle pandémie».
Jeudi 26 mars 2020 – Coronavirus : Philippe Juvin, maire et urgentiste star :
C’est un homme aux multiples casquettes mais, aujourd’hui, celle de médecin et patron des urgences de l’hôpital européen Georges-Pompidou l’a emporté sur les autres. Philippe Juvin, 56 ans, est l’un des premiers à avoir tiré la sonnette d’alarme sur l’épidémie due au coronavirus. « Je n’étais pas dans une posture de lanceur d’alerte, mais de rapporteur de faits », assure-t-il. Philippe Juvin est donc médecin, mais il est aussi engagé en politique. Elu à 19 ans à La Garenne- Colombes, il en est le maire depuis 2001 avec, à chaque élection, une majorité de plus en plus large dès le premier tour (de 55 % en 2001 à 75,99 % le 15 mars). « Avoir un métier quand on est élu vous donne une très grande liberté », dit celui qui fut l’un des rédacteurs du volet santé du programme de Sarkozy en 2007.
Indépendant, il l’est. Capable de trouver qu’«Olivier Véran fait bien son travail» comme de demander au lendemain des européennes la démission de Laurent Wauquiez, chef des Républicains. Capable aussi de reconnaître ses erreurs, lui qui fut favorable à la tenue des municipales: «Il faut être très humble, il y a trois, quatre semaines, je ne croyais pas au confinement général. Je ne pensais pas que cette maladie serait aussi agressive.»
Pour l’instant, il en appelle à mettre de côté les polémiques pour se concentrer sur cette guerre contre le Covid-19. «Celui qui gagnera sera celui qui aura la bonne logistique», martèle ce réserviste de la brigade des sapeurs-pompiers de Paris et ancien d’Afghanistan. Dans sa ville, il a mis en place une organisation «quasi militaire», dit-il, en détaillant: «Quadrillage de la commune par des bénévoles qui s’occupent des personnes âgées, 15 lignes téléphoniques dédiées 24 heures sur 24 pour répondre aux demandes de toutes sortes.» Le 22 mars, il a fait «un saut» au marché pour s’assurer du respect des limites de sécurité.