Lundi 23 mars 2020 – point sur le Coronavirus le 22 mars au soir :
L'épidémie de coronavirus a causé au total en France la mort de 674 patients (112 supplémentaires en 24 heures) et contraint à hospitaliser 7.240 malades.
L'hôpital militaire de campagne qui doit désengorger celui de Mulhouse, débordé par l'afflux de malades, va être testé lundi matin avant l'accueil des premiers patients en début de semaine. Cet hôpital de campagne comptera 30 lits de réanimation et une centaine de membres du personnel soignant.
Douze malades ont été évacués dimanche de Corse vers Marseille, à bord d'un porte-hélicoptères de la Marine, le Tonnerre, afin de désengorger les hôpitaux d'Ajaccio, en situation de «quasi-saturation» dans leur service de réanimation.
Lundi 23 mars 2020 – En contact avec un médecin testé positif, Angela Merkel se met en quarantaine :
Angela Merkel, en contact vendredi avec un médecin testé positif au nouveau coronavirus, a «décidé de se placer immédiatement en quarantaine» à domicile d'où elle poursuivra ses activités, a annoncé dimanche le porte-parole du gouvernement allemand.
La chancelière a été «informée qu'un médecin qui lui avait administré un vaccin contre des infections à pneumocoque vendredi après-midi était positif» au nouveau coronavirus, a indiqué Steffen Seibert dans un communiqué.
Mme Merkel «fera l'objet d'un test au cours des prochains jours» pour savoir si elle est infectée, a ajouté le porte-parole, pour qui un «test à ce stade ne serait pas concluant».
La chancelière, âgée de 65 et chancelière depuis novembre 2005, «poursuivra ses activités officielles en quarantaine à domicile», à Berlin, conclut M. Seibert.
Lundi 23 mars 2020 – Coronavirus : premier décès d'un médecin hospitalier en France :
Un médecin hospitalier est mort après avoir été infecté par le nouveau coronavirus, a indiqué dimanche le ministre de la Santé Olivier Véran, précisant qu'il s'agissait à sa «connaissance» du premier décès de ce type en France.
«J'ai été informé hier soir du décès d'un médecin hospitalier, c'est à ma connaissance (...) la première situation qui a frappé un médecin hospitalier», a déclaré M. Véran au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. Il s'est refusé à donner des «informations plus précises», au nom de la volonté de la famille et du secret médical.
Selon France 3 Hauts-de-France, la victime est un médecin urgentiste de Compiègne, dans l'Oise, un des premiers départements à avoir été fortement touché en France, et est décédé après son transfert à Lille. Des informations confirmées à l'AFP de source proche du dossier.
M. Véran, qui s'est «associé à la douleur de la famille», a relevé le «très lourd tribut payé par la grande famille des médecins aujourd'hui». Il a également «souligné le courage extraordinaire dont font preuve l'ensemble des médecins, des soignants, des pompiers, de toutes les personnes qui permettent de sauver des vies chaque jour».
Lundi 23 mars 2020 – Accusé d’imprévoyance, le gouvernement n’a pas peur de "rendre des comptes" :
Le gouvernement, de plus en plus critiqué dans sa gestion de la crise du coronavirus, a «pris ses responsabilités», a affirmé lundi sa porte-parole Sibeth Ndiaye. Accusé d’imprévoyance par de nombreuses personnalités politiques, il n’aura selon elle «pas peur de rendre des comptes» devant une commission d'enquête parlementaire. Dans le «Journal du Dimanche», le président des députés LR à l’Assemblé a annoncé que le groupe LR allait créer à l’automne «commission d'enquête parlementaire afin de tirer toutes les leçons de l’épidémie».
«Cela ne m'inquiète pas parce que je crois que nous avons, avec beaucoup de professionnalisme, de détermination et de gravité regarder cette crise en face (...) et nous avons pris nos responsabilités», a répondu Sibeth Ndiaye sur CNews. «C'est normal qu'on puisse rendre des comptes et c'est normal qu'une commission parlementaire interroge le processus de cette crise. Nous serons évidemment prêts à y répondre, ça fait partie du jeu démocratique», a-t-elle ajouté. Sibeth Ndiaye a d’ores et déjà réfuté toute imprévoyance, expliquant que le gouvernement a été «plutôt en anticipation» depuis l’alerte lancée en décembre par le gouvernement chinois.
Lundi 23 mars 2020 – Anne Hidalgo appelle à "un confinement beaucoup plus sévère" :
La maire de Paris, Anne Hidalgo (PS), a appelé samedi à "aller vers un confinement beaucoup plus sévère" face au coronavirus, et défendu les marchés alimentaires en extérieur dans la capitale, mais en "accompagnant les ouvertures de mesures drastiques", dans un entretien au «Parisien». "Le confinement doit être d'une extrême rigueur. Il faut aller vers un confinement beaucoup plus sévère", exhorte celle qui est arrivée en tête du premier tour des municipales.
Alors que plusieurs marchés alimentaires en extérieur parisiens drainent toujours de nombreux consommateurs, parfois au mépris du respect des gestes barrière, "les médecins nous disent qu'il faut essayer de (les) maintenir, car il y a moins de risques de contamination que dans d'autres types de commerces", assure l'élue socialiste. "Mais il faut accompagner les ouvertures de mesures drastiques. On a mis là où il le fallait des barrières de sécurité aux entrées des marchés et devant les étals pour contrôler les flux. On a demandé aux concessionnaires de marquer au sol les distances de sécurité pour responsabiliser les clients", ajoute-t-elle, en précisant que les grands marchés de Belleville, Barbès, Aligre ou ceux des XIVè et XVè arrondissements sont "sous surveillance renforcée". "Si les consignes de sécurité ne sont pas respectées sur certains marchés, nous les fermerons", prévient-elle. Et il n'y a, selon elle, "pas d'alerte sur un éventuel risque de pénurie alimentaire".
Lundi 23 mars 2020 – Un pharmacien récidive dans la vente illégale de masques :
Un pharmacien lyonnais a été placé sous contrôle judiciaire dimanche, mis en cause pour avoir vendu illégalement - et très cher - des masques respiratoires, après avoir déjà fait l'objet d'un rappel à la loi pour des faits similaires.
L'homme a été signalé vendredi par une infirmière qui fréquentait l'officine, situé en plein centre de Lyon. Il vendait des boîtes de 25 masques à 60 euros, soit 2,40 euros l'unité, selon le parquet, confirmant une information du quotidien régional «Le Progrès». Le praticien a été interpellé par des policiers de la Sûreté départementale, placé en garde à vue et mis en cause pour «refus de déférer à une réquisition de l'autorité administrative en cas de menace sanitaire grave», délit passible de six mois de prison et 10.000 euros d'amende.
Placé sous contrôle judiciaire jusqu'au 31 mai, avec interdiction d'exercer son métier et de fréquenter sa pharmacie, il sera jugé par le tribunal le 2 juillet.
Lundi 23 mars 2020 – Coronavirus : après le CIO, le Japon admet la possibilité d'un report des JO :
Jusqu'ici inflexible quant à la tenue des Jeux olympiques de Tokyo cet été comme prévu, le Premier ministre japonais Shinzo Abe a admis lundi qu'un report "pourrait devenir inévitable" face à la pandémie de coronavirus, à l'instar du CIO dimanche. Le monde peut toujours compter sur le Japon pour accueillir les Jeux cet été, a déclaré M. Abe devant le Parlement nippon, mais "si cela devenait difficile, en tenant compte en priorité des athlètes", la décision d'un report "pourrait devenir inévitable". Les Jeux olympiques doivent normalement se tenir à Tokyo du 24 juillet au 9 août, et les Paralympiques du 25 août au 6 septembre.
La gouverneure de Tokyo, Yuriko Koike, s'est aussi rangée lundi derrière les propos de M. Abe et du CIO, acceptant qu'un report fasse partie des scénarios qui seront discutés durant les quatre prochaines semaines par tous les partenaires concernés. Il s'agit d'un tournant dans le discours officiel japonais, alors que les autorités locales poussaient jusqu'à présent pour organiser les Jeux comme initialement prévu. La flamme olympique est arrivée au Japon vendredi, et des dizaines de milliers d'habitants se sont déjà pressés pour la voir depuis, malgré des festivités nettement limitées en raison du coronavirus. Son relais à travers tout le pays doit démarrer jeudi depuis la région de Fukushima (nord-est).
Lundi 23 mars 2020 – Coronavirus: la Chine teste un vaccin sur une centaine de volontaires :
La Chine a entamé son premier essai clinique pour tester un vaccin contre le nouveau coronavirus, au moment où plusieurs pays sont engagés dans une course pour découvrir un moyen de combattre l'agent pathogène. Ces 108 volontaires, répartis en trois groupes, ont reçu vendredi de premières injections, a rapporté lundi le quotidien anglophone Global Times. Agés de 18 à 60 ans, tous sont originaires de la ville de Wuhan, où le Covid-19 a fait son apparition en décembre avant de se propager à l'étranger. Dimanche, une source impliquée dans ces essais a confirmé à l'AFP sous couvert d'anonymat le début des expérimentations.
Les autorités sanitaires du pays ont donné le feu vert à des expérimentations sur l'homme le 17 mars, jour où leurs homologues américains annonçaient le premier test d'un vaccin contre le Covid-19 à Seattle sur 45 adultes volontaires. Les volontaires chinois seront suivis pendant six mois. Il n'existe actuellement aucun vaccin ou traitement agréé contre le virus, qui a tué à ce jour plus de 14.000 personnes dans le monde. L'annonce des essais de vaccins intervient dans un contexte d'escalade entre les Etats-Unis et la Chine au sujet de la pandémie, le président américain Donald Trump accusant Pékin d'avoir une part de responsabilité dans la propagation du "virus chinois", un terme qui irrite le régime communiste.
Lundi 23 mars 2020 – Non, Emmanuel Macron ne s'exprimera pas lundi soir :
L'Elysée dément «la rumeur d'une prise de parole du président de la République» lundi soir.
En temps de crise sanitaire, les rumeurs circulent parfois plus vite encore que les virus. Lundi, l'Elysée a souhaité couper court à l'une d'entre elles. Non, Emmanuel Macron ne s'exprimera pas lundi soir, une «rumeur» qualifiée d'«infondée» par le palais. Sur les réseaux sociaux, certains internautes évoquaient ces dernières heures une allocution présidentielle imminente : il n'y en aura aucune lundi soir, a tenu à faire savoir la présidence.
Ces derniers temps, les interventions télévisées du président de la République ont alimenté les anticipations, parfois erronées, sur les mesures à venir. L'expression «article 16», du nom de l'article de la Constitution prévoyant les «pouvoirs exceptionnels» du président de la République, a ainsi connu un pic d'intérêt sur Twitter avant l'allocution du 12 mars et avant celle du 16 mars, d'après les données de l'outil Insight de Digimind, auxquelles Paris Match a pu avoir accès. Le chef de l'Etat n'a pourtant nullement déclenché cette mesure. Lundi dernier, sans même prononcer le mot «confinement», Emmanuel Macron a surtout insisté dans son discours sur les aspects concrets des restrictions : «Dès demain, nos déplacements seront très fortement réduits», a-t-il alors averti.
Lundi 23 mars 2020 – Protection civile, quand les bénévoles montent au front :
L’association française et ses 13 000 secouristes actifs engagent tous leurs moyens face au Covid-19, aux côtés des pompiers et des Samu. En Ile de France, la cellule de crise fonctionne désormais 24 heures sur 24. Le siège parisien gère 1300 bénévoles sur Paris et la petite couronne et met à disposition une quarantaine de véhicules de secours équipés pour le transport des malades.
En tenue orange et bleu, ils sont intervenus sur les attentats de Paris et de Nice, la tempête Xynthia, les feux de forêt et au quotidien portent secours aux accidentés de la voie publique comme aux SDF, grâce aux maraudes qu’ils assurent encore aujourd’hui. Mais selon Guillaume Coelho, directeur des opérations sur Paris-Seine, «c’est bien la première fois qu’on entre dans un engagement aussi long avec nos bénévoles». Pour eux, la seule expérience de cette nature, c’était le Sras en 2003, mais incomparable dans son ampleur et sa gravité. Lui-même bénévole de la «Protec’» depuis 2005 et salarié de l’association depuis 3 ans après un master en gestion de crise, ce jeune cadre parle d’engagement de cœur, comme tous ceux qui composent les effectifs sur le territoire. «On compte pas mal d’infirmiers, quelques médecins, un peu plus de filles que de garçons, étudiants, jeunes» et tous sont formés aux premiers secours.
Lundi 23 mars 2020 – Coronavirus : décès de deux médecins dans le Grand Est :
Deux médecins originaires du Haut-Rhin et de Moselle sont décédés dimanche des suites d'une contamination au coronavirus. Selon la clinique du Diaconat de Mulhouse (Haut-Rhin), Jean-Marie Boegle, gynécologue-obstétricien de 66 ans, est mort «des suites» du Covid-19. En Moselle, Sylvain Welling, généraliste de 60 ans, est décédé à l'hôpital de Saint-Avold où il avait été admis mercredi pour des «problèmes respiratoires», a indiqué Gilbert Weber, maire de la commune.
«Ta compétence de très haut niveau fut pour moi une incitation permanente à faire mieux. Je dirais que j’ai eu du mal. Tu étais l’image, le modèle que tout médecin doit se fixer pour horizon», a écrit un confrère de Sylvain Welling sur Facebook. «C’est absolument dramatique, pour lui, sa famille, ses patients et nous tous. Le virus est à nos portes», a déclaré le maire de la commune au «Républicain Lorrain».
Un ami «d'enfance» de Jean-Marie Boegle a rendu hommage, également sur Facebook, à «une belle personne, dévouée, avec une belle âme» : «C'est malheureusement cette satanée maladie qui a eu raison de lui, il a perdu la bataille après 15 jours de lutte.»
Lundi 23 mars 2020 – Coronavirus : ces moines thaïlandais fabriquent des masques avec du plastique :
Le temple thaïlandais Wat Chak Daeng reçoit 15 tonnes de bouteilles plastique par mois, et peut, grâce à cela, créer des masques en plastique recyclé afin que les fidèles se protègent contre le coronavirus.
En Thaïlande, des moines fabriquent des centaines de masques en plastique recyclé afin que les fidèles se protègent contre le coronavirus en forte progression dans le royaume. Le temple Wat Chak Daeng reçoit 15 tonnes de bouteilles plastique par mois.
Les moines, aidés par des bénévoles, extraient les fibres synthétiques des bouteilles et les tissent avec du coton pour confectionner des masques en tissu couleur safran. Une couche filtrante supplémentaire est cousue sur la doublure intérieure. Puis, une prière est inscrite sur le masque pour "protéger et guérir" du covid-19 qui a déjà tué plus de 15.000 personnes dans le monde.
L'abbé Pranom Thammalankalo, qui dirige le temple, a toujours été soucieux de l'environnement dans un pays qui est l'un des plus grands contributeurs à la pollution des océans. Le temple produit aussi des robes pour les moines en plastique recyclé. Il s'est mis à confectionner des masques l'année dernière d'abord contre la pollution.
Lundi 23 mars 2020 – Coronavirus : A Mulhouse, l'"hôpital de campagne" promis se déploie :
Avec ses 30 lits, cette installation militaire doit soulager l'hôpital de Mulhouse, qui fait face à un afflux de patients atteints du coronavirus.
Impossible de rater les tentes kaki sur le parking de l'hôpital de Mulhouse. Depuis samedi, l'installation de la structure de l'«élément militaire de réanimation» (EMR) a commencé. Lundi, les clichés de photographes de l'AFP montraient que ce dispositif promis par le président de la République lundi dernier devrait être prochainement opérationnel. Le déploiement de l'EMR vise à soutenir un système de santé particulièrement éprouvé dans le Haut-Rhin, où la pandémie de coronavirus a fait de nombreuses victimes.
Dans un communiqué diffusé vendredi, le ministère des Armées détaillait la complexité de l'installation de cette structure militaire, qui n'est d'ordinaire pas déployée sur le sol national. «L’EMR est constitué à partir d’éléments habituellement maintenus en réserve pour déployer des antennes médico-chirurgicales en opérations extérieures, pour des actes de soins de chirurgie de combat lourds nécessitant une configuration particulière. La mise en place de cet EMR consiste à reconfigurer la structure afin de l’adapter au besoin spécifique du COVID-19 (réanimation, ventilation). Il est également indispensable de définir, mettre en place et tester préalablement la structure d’accueil de ces modules, pour ce besoin très particulier de traitement des patients atteints d’une pathologie lourde comme le COVID-19. Ce test a été accompli dans la nuit de jeudi à vendredi», était-il précisé. La logistique a été complexe, avec un convoi parti de Chanteau, dans le Loiret. L'EMR a une capacité de 30 lits.