TRESORS DU PATRIMOINE FRANCAIS : SAINT-ENIMIE (LOZERE) - LE CHATEAU DE LA CAZE

15 juillet 2019 1 15 /07 /juillet /2019 07:00

TRESORS DU PATRIMOINE FRANCAIS : SAINT-ENIMIE (LOZERE) - LE CHATEAU DE LA CAZE

SAINT-ENIMIE (LOZERE)

LE CHATEAU DE LA CAZE

La construction du Château de la Caze est liée à l’histoire du monastère de Sainte Enimie. En effet, la juridiction des prieurs de Ste Enimie sur La Caze remonte à 1271.

Sa construction date du XVème siècle et est à l'origine une maison forte voulue par les deux époux Soubeyrane Alamand et Guillaume de Montclar marié le 17 mai 1488. L'oncle de Soubeyrane, François Alamand, était prieur au monastère de Sainte-Énimie, et prévôt de la cathédrale de Mende. Il paya une grande partie de la construction du château pour sa nièce.

La famille Alamand est issue de la noblesse de Mende et l’une des principales familles de la ville. Cette famille a donné de nombreux dignitaires à l’église et des prieurs au monastère de Ste Enimie.

Le Château a été commandé en 1489 par les époux, la construction se termine le 2 décembre 1490. De ce mariage naissent 5 jeunes filles : Gabrielle, Jeanne, Loyse, Antoinette et Françoise. Selon la légende, ces jeunes filles attiraient par leur beauté la noblesse élégante du Gévaudan et de Rouergue. Belles et intrépides amazones, elles sont nommées les Nymphes du Tarn par le poète Louis Jourdan.

En 1524, c’est Gabrielle qui succède à sa mère Soubeyrane. Elle épouse Bernard de Montclar, son cousin. Jeanne épouse Berail de Pelamorgue, Loyse prend pour mari Jean Boussuge, Antoinette rentre au couvent, et Françoise se marie avec Bernard de Curières.

Les filles de Soubeyrane sont toutes veuves sauf une qui permet de continuer la lignée des Alamand. De Françoise Alamand et de Bertrand de Curières naquit Anne. Gabrielle fait son testament en faveur de Anne de Curières, sa nièce et fille de sa sœur Françoise, le 26 mars 1563.

Les guerres de religion font rage dans le Gevaudan, et les Huguenots pillent les églises, saccagent les couvents... Anne épouse le 12 décembre 1563 un vaillant guerrier, bataillant pour Dieu et pour le roi, Bertrand de Mostuéjouls.

Malheureusement la famille de Maillan avait beaucoup de dettes et Jean Baptiste vivait des subsides de son oncle, évêque de Saint Flour. Pour que les biens restent dans la famille, Mme de Thomassy, sœur de Jean Baptiste, rachète le domaine de Grandlac.

A cause de la révolution qui fait rage, Jean Baptiste Maillan est contraint de quitter le royaume et émigre. Pendant cette période, le Château aurait servi de prison. Suite à sa réquisition, il est vendu au profit de la nation et devient bien national.

De tout temps le Château de la Caze ne répondait, et répond encore aujourd’hui, qu’aux seules exigences de bien-être et de confort. Une belle histoire de femme du XVème siècle à nos jours.

Depuis quelques décennies le château a été transformé en hôtel de luxe (4 étoiles). En 1988, il est inscrit au patrimoine des monuments historiques.