L’Alfa Romeo Montreal est un coupé de sport issu d'une étude de style de Marcello Gandini, alors salarié de l'atelier du maître carrossier Bertone. Le premier prototype a été présenté à l'exposition universelle de Montréal en 1967, d'où le nom du modèle.
La version de série, bien que très proche des lignes du prototype de Montréal, est au total fondamentalement différente. En effet, alors que le projet initial prévoyait la conception d’un châssis entièrement nouveau, Alfa Romeo a pris pour base le châssis du coupé Giulia existant ceci pour des raisons budgétaires. L'adaptation du style de Gandini à ce châssis s'est avérée difficile, notamment après le choix de l'utilisation du moteur V8 de l'Alfa 33, alors que le prototype était équipé de la mécanique de l'Alfa Romeo Giulia, un moteur 4 cylindres double arbre à cames en tête. Adaptation qui a nécessité de rehausser toute la ceinture de caisse, de même pour l'intégration des vitrages latéraux très courbes. Toutes ces difficultés ont entraîné un développement de trois ans, les premières voitures ne seront livrées qu'en 1971 après le salon de Genève qui se tient au mois de mars.
Bien que sa carrosserie présente des prises d'air à l'arrière, la Montréal n'est pas une automobile à moteur central. En comparant la carrosserie dessinée par Bertone avec celle de la Lamborghini Miura, également œuvre du maître Marcello Gandini, on pourrait penser qu'elle est équipée d'un moteur central, mais elle a en fait un moteur posé sur la traverse avant du châssis, ce qui entraîne une répartition des poids de 60 % sur l'avant et 40 % sur l'arrière.
L’Alfa Roméo Montréal a été produite à 3 925 exemplaires entre décembre 1970 et juillet 1974 et commercialisés jusqu'en 1977. Le point marquant de leurs caractéristiques est leur moteur, un V8 à 90°, d’une cylindrée de 2 593 cm3, quatre arbres à cames en tête (deux par rangée de cylindres) et une puissance de 200 ch. Ce moteur est issu directement du V8 de 2 litres de l'Alfa 33 de course, avec réalésage pour porter sa cylindrée à 2,6 litres. Son injection mécanique Spica/Alfa Romeo AIBB 8C S75 était alimentée par deux pompes à essence Bosch, elle est pourvue en outre d'un allumage électronique et d'un carter sec, mais a perdu le double allumage du moteur de course. Une boîte manuelle ZF à 5 rapports accouplée au moteur entraîne les roues arrière via un arbre et un pont rigide (celui du coupé Bertone, avec autobloquant), guidé par un bras supérieur en T. Cette boîte était, contrairement aux boîtes de vitesses Alfa Roméo, très robuste, puisque les problèmes de bagues de synchro ne sont que rarement apparus. De plus, la première vitesse était en bas à gauche à l'inverse de la boîte Alfa, la deuxième et troisième donc respectivement au milieu en haut et au milieu en bas, ce qui facilitait un passage rapide de la deuxième à la troisième, important en conduite sportive.
Relativement légère, 1 270 kg les pleins faits, pour une longueur de 4,22 m, en termes de performance elle était bien au-dessus de la moyenne à son époque, sauf pour des voitures bien plus sophistiquées et beaucoup plus chères (Ferrari, Lamborghini), ou encore les « muscle cars » américains avec leurs puissances délirantes.
Certaines versions plus ou moins officielles se sont vues dotées d’un 3 litres par Autodelta la division "course" d'Alfa Romeo, portant leur puissance à 220, voire 250 ch
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
netcarshow.com
favcars.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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