La crise des « gilets jaunes » qui sévit depuis 10 semaines et son impact sur le commerce pouvait faire redouter une augmentation sensible du nombre de chômeurs au 4ème trimestre 2018. Eh bien il n’est est rien et les dernières statistiques sont plutôt une bonne nouvelle sur le front de l’emploi. Selon les données publiées ce vendredi 25 janvier par Pôle Emploi et le ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emplois en France (y compris les départements-régions d'outre-mer, hors Mayotte) de catégorie A, B et C s’établit à 5,915 millions au quatrième trimestre 2018, en baisse de 0,8% sur un trimestre, soit 47.800 personnes, et de 0,2% sur un an. Cette évolution intervient après deux trimestres de hausse, de 0,2% au 2ème trimestre et 0,4% au 3ème.
Catégorie A : demandeurs n’exerçant aucune activité
Le nombre de demandeurs d’emploi dans cette catégorie décroît de 1,1%, soit 38.200 personnes sur le 4ème trimestre 2018, et 1,5% sur un an.
Catégorie B : demandeurs exerçant une activité réduite courte (moins de 78 heures/mois)
Le nombre de demandeurs dans cette catégorie diminue également de 2,8% sur le 4ème trimestre 2018 soit 21.400 personnes mais reste en hausse de 0,4% sur un an.
Catégorie C : demandeurs exerçant une activité réduite longue (plus de 78 heures/mois)
Le nombre de demandeurs dans cette catégorie repart à la hausse et augmente de 1,1% au cours du 4ème trimestre 2018 soit 15.000 personnes et de 2,3% sur un an.
Catégorie D : demandeurs sans emploi mais non immédiatement disponibles (formation, maladie, …)
Cette catégorie est également en croissance, de 5,4% sur le 4ème trimestre 2018 et 3,0% sur un an, effet dû en grande partie aux efforts réalisés en matière de formation des chômeurs.
Catégorie E : personnes pourvues d’un emploi mais qui souhaitent en changer
Cette catégorie poursuit sa baisse de 1,6% sur les trois derniers mois de 2018 et 11,7% sur douze.
** Toutes les régions – sauf la Corse – voient leur nombre de demandeurs d’emplois des trois principales catégories (A, B et C) baisser sur le 4ème trimestre 2018.
** Toutes catégories confondues, en France entière, l’ensemble des inscrits à Pôle Emploi (A, B, C, D et E) s’établit à 6 574 100, en baisse de 0,6% sur le 4ème trimestre de 2018 et de 0,8% sur un an, soit 53.000 personnes.
Les indicateurs sont au vert mais la dynamique doit être confirmée
Plusieurs des indicateurs de l’emploi sont donc au vert mais pour accompagner et renforcer cette dynamique sur le long terme, le gouvernement devra toutefois répondre aux inquiétudes des entreprises, qui se plaignent de plus en plus de rencontrer des difficultés à recruter. En cause : des conditions de travail toujours aussi éprouvantes dans certains secteurs, comme le bâtiment ou l’hôtellerie-restauration, ainsi qu’un manque de qualification dans d’autres particulièrement exigeants, comme l’informatique. Les négociations en cours jusqu’à début février doivent ainsi permettre d’avancer sur ce dernier point : le directeur de Pôle emploi, Jean Bassères, a ainsi déclaré que l’institution devait « beaucoup progresser sur le diagnostic à l’entrée » pour mieux accompagner les chômeurs vers une formation, si nécessaire, et un nouveau travail.
Possible ralentissement économique en 2019
Ces bons résultats de fin d’année viennent contredire plusieurs signaux d’alerte mis en avant depuis plusieurs semaines. Fin décembre, plusieurs ministres martelaient que les « gilets jaunes » auraient un effet non-négligeable sur les recrutements et l’activité économique.
Inverser durablement la courbe du chômage et confirmer cette tendance s’annonce toutefois compliqué cette année, alors que de nombreuses institutions internationales comme le FMI ou la BCE et nationales, dont la Banque de France et l’Insee, ont d’ores et déjà mis en garde contre le ralentissement de l’économie mondiale, plombée par les conflits commerciaux, la baisse de régime des grandes économies, dont la Chine et l’Allemagne. Confiant, le gouvernement maintient pourtant son objectif final : voir le chômage réduit à 7% d’ici la fin du quinquennat.