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12 mars 2018 1 12 /03 /mars /2018 09:00

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LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (39/50)

 

Marie-Antoinette est conduite à la guillotine – 16 octobre 1793

 

 

 

 

LA GUILLOTINE : OCTOBRE - NOVEMBRE 1793

 

 

 

 

    La Terreur, mise à l'ordre du jour le 5 Septembre 1793, ne commence à entrer réellement dans les faits qu’au mois d’octobre suivant après la « mise au rancart » de la Constitution de Juin.

 

    Dans les premiers jours du mois a débuté le procès des 21 députés Girondins traduits devant le tribunal révolutionnaire ainsi que le procès de Marie Antoinette*. La Reine est guillotinée le 16 Octobre, les Girondins dont Vergniaud, Brissot, seront exécutés le 31 après que la Convention ait dû modifier à la hâte la procédure pour que les procès soient écourtés. Tous les accusés, en effet, prononcent des discours en réponse aux témoins à charge. Les heures passent, les Jacobins s'irritent et demandent une loi « qui débarrassât le tribunal des formes qui étouffent la conscience et empêchent la conviction »  (1)

    Le député dantoniste Osselin (2) propose un texte qui est modifié par Robespierre :

 

«  Je propose de décréter qu'après trois jours de débat le président du tribunal demandera aux jurés si leur conscience est suffisamment éclairée. S'ils répondent négativement, l'instruction du procès sera continuée jusqu'à ce qu'ils déclarent qu'ils sont en état de se prononcer. » (3)

 

   Le décret est voté et porté aussitôt au président du tribunal révolutionnaire pour application immédiate. La conscience des jurés ne tarde pas à être éclairée : les Girondins sont condamnés sans même être entendus.

    Tandis qu'Hébert, dans son « Père Duchesne », jubile et demande l'extermination des traîtres, Robespierre veille afin d’éviter les éventuels débordements : ainsi a-t-il plaidé la cause des « Girondins égarés », lors de l'ouverture du procès. L'Incorruptible a ainsi sauvé de l'échafaud soixante-treize députés de la Convention. Est-ce clémence ou faiblesse de sa part ? Difficile à dire quand, dans le même temps, il fait preuve d'une extrême intransigeance vis à vis de certains comme, par exemple, les auteurs du soulèvement de Lyon. Un décret de Juin ordonnait la destruction quasi totale de Lyon, mais Couthon*, dépêché sur place, était enclin à régler cette affaire avec humanité et surtout à éviter les excès de la répression. Robespierre lui adresse alors directement les instructions du Comité de Salut Public :

 

«  Nous ne vous féliciterons point de vos succès, avant que vous ayez rempli tout ce que vous devez à la Patrie. Les Républiques sont exigeantes (...) Il faut démasquer les traîtres et les frapper sans pitié. Ces principes adoptés par la Convention nationale peuvent seuls sauver la Patrie. Ils sont aussi les vôtres; suivez-les; n'écoutez que la voix de votre propre énergie et faites exécuter avec une sévérité inexorable le décret salutaire que nous vous adressons. »  (4)

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION :  ROBESPIERRE (39/50)

 

Dernier banquet des Girondins – 30 octobre 1793

 

 

    On comprend assez mal l'acharnement que met, dans certaines circonstances, Robespierre à éliminer les « conspirateurs », les « suspects » ou ceux qu’il considère comme des traitres, et la clémence dont il semble faire preuve dans d'autres occasions. Sans doute n'est-il pas dénué de tout sentiment comme l'ont souvent affirmé ses détracteurs. Il le prouvera au cours d'autres épreuves, notamment lorsqu'il s'agira de condamner ses amis Danton* ou Camille Desmoulins*.

 

    Pour bien marquer le fait que la Révolution constitue un véritable tournant dans le destin de l'humanité, pour confirmer que cette Révolution, qui dure depuis cinq ans, a atteint son point de non-retour, la Convention a décidé solennellement, le 5 Octobre, d'abolir l'ère chrétienne pour tout ce qui concerne les actes publics.

    Les années sont désormais comptées à partir du 22 Septembre 1792, premier jour de la République française. L'an II commence donc le 22 Septembre 1793. L'année est divisée en douze mois de 30 jours, avec 5 jours « complémentaires », 6 les années bissextiles; les mois en trois décades,..

    C'est Fabre d'Eglantine qui a été chargé de définir la terminologie de ce calendrier républicain Il a été adopté par l'Assemblée le 24 Octobre 1793 (3 Brumaire an II).

 

    Mais, en cette fin d'année 1793, le symbole de la Révolution est bien la guillotine : après l'exécution des chefs de la Gironde, viennent le tour du Duc d'Orléans, Philippe Egalité, condamné le 6 Novembre parce que son fils aîné (le futur Louis Philippe) a suivi Dumouriez dans sa trahison. Et bien d'autres vont suivre : Madame Roland*,  le 8, paye parce que son mari, en fuite, reste introuvable; Bailly, ancien Maire de Paris, le 10; Barnave le 28. On guillotine aussi Rabaut, Lebrun. D'autres encore comme Roland, Clavière, Buzot, Pétion, se tuent pour échapper à l'échafaud.

 

    A Paris, pendant le dernier trimestre de 1793, 177 sentences de mort sont prononcées pour 395 accusés (5). Le nombre de détenus dans les prisons de la capitale s'élève à 1500 environ à la fin du mois d'Août, à 2398 le 2 Octobre, à 4525 le 21 Décembre 1793. (6)

 

    La terreur est également exercée en province, mais de façon inégale selon les régions et surtout selon la personnalité des représentants en mission.

 

    Le Comité de Salut Public exerce un contrôle de plus en plus strict sur la terreur et semble même parvenir à stabiliser le gouvernement révolutionnaire. L'économie fonctionne plutôt mieux : le décret du « maximum » est partout mieux respecté; la circulation des produits de première nécessité, en particulier les grains, se fait à peu près normalement.

 

 

  

 

 

(1)   Albert MATHIEZ  "La Révolution française"  op. cit. page 460

 

(2)   OSSELIN (Charles Nicolas) : Né à Paris le 22 Novembre 1752. Officier municipal dans la capitale en 1790, il sera membre de la Commune insurrectionnelle du 10 Août 1792. Elu par Paris à la Convention, il vote pour la mort du roi.

Entré le 25 Mars 1793 au Comité de Sûreté Générale, il sera dénoncé pour avoir caché chez lui une émigrée dont il était tombé amoureux. Condamné à la déportation puis condamné à mort, il sera guillotiné le 26 Juin 1794.

 

(3)   cité par Albert MATHIEZ  "La Révolution française"  op. cit. page 460

 

(4)  cité par  R. PALMER  "Le Gouvernement de la Terreur" op. cit. page 145

 

(5)   Précisions données par G. LEFEBVRE  "La Révolution française"  op. cit.  page 370

 

(6)   cf. Albert SOBOUL  "La Révolution française"  op. cit. page 321

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A SUIVRE :

 

 

 

LES ACTEURS DE LA REVOLUTION : ROBESPIERRE (40/50)

 

LA DECHRISTIANISATION : NOVEMBRE - DECEMBRE 1793

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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