Six mois après sa victoire à la présidentielle, Emmanuel Macron affiche déjà un bilan conséquent. Certes il y a eu quelques couacs, quelques cafouillages, des maladresses, mais tous les observateurs s’accordent pour dire que les réformes annoncées pendant la campagne électorales avancent à un rythme très soutenu. Et pourtant, les Français demandent encore à être convaincus.
Profiter de la faiblesse des oppositions
Droit du travail, logement, ISF, entrée à l'université, moralisation de vie politique, fin de l'état d'urgence et demain apprentissage, assurance-chômage et formation professionnelle, sans oublier la hausse de la CSG, la suppression de la taxe d'habitation... Six mois jour pour jour après sa victoire au second tour de la présidentielle, Emmanuel Macron affiche déjà un bilan conséquent. Les réformes sociales et économiques s'enchaînent tambour battant, car le président entend profiter à plein de l'élan qui a suivi son élection et de la faiblesse des oppositions.
La croissance économique est une chance
« Il va vite car il bénéficie d'une conjoncture économique inespérée qui permettra au chômage de baisser substantiellement. Après, il pourra s'attaquer au chantier de la réforme de l'Etat », complète Julien Vaulpré, expert en opinion publique et fondateur de Taddeo. La croissance économique devrait encore approcher les 2 % l'année prochaine, du jamais vu en une décennie. « Si Macron saisit bien sa chance, il peut faire en cinq ans beaucoup de changements en France qui n'ont pas existé pendant les trente dernières années », a déclaré depuis Marrakech Dominique Strauss-Kahn, selon des propos rapportés par le « Journal du dimanche ».
Emmanuel Macron « a le point » n'a pu que constater Jean-Luc Mélenchon, qui a échoué à mobiliser contre la réforme du droit du travail. Le leader de La France insoumise entend rebondir avec la réforme universitaire, contre laquelle une manifestation est prévue le 16 novembre.
Débuts compliqués
Tout va très vite, mais tout n'a pas été non plus un long fleuve tranquille au cours de ces six premiers mois. Les premières semaines ont été agitées sur le plan politique avec le départ de François Bayrou du gouvernement et l'entrée en matière parfois laborieuse de la nouvelle majorité à l'Assemblée nationale.
Au début de l'été, l'exécutif a aussi semblé hésiter sur le rythme de baisse de la pression fiscale. « Pendant l'été, il y a eu un doute sur sa promesse économique, sur laquelle il a été élu au même titre que celle du renouvellement politique. Mais il a su rebondir à la fin de l'été et engager les réformes les plus difficiles », constate Chloé Morin, directrice de l'observatoire de l'opinion à la Fondation Jean Jaurès.
L’opinion reste prudente
Mais l'opinion reste attentiste. Les sondages effectués à l'occasion des six mois de l'élection d'Emmanuel Macron montrent que les Français ne sont pas encore convaincus. Selon une étude « Harris Interactive » pour « France2 » publiée ce week-end, 59 % d'entre eux se déclarent « mécontents ». C'est auprès de ses électeurs du premier tour et chez ceux de François Fillon qu'Emmanuel Macron engrange le plus d'appréciations favorables. A gauche, il ne séduit pas.
Indice de confiance : Macron et Philippe continuent de monter à droite
« Les Français expriment des doutes sur les questions économiques et sociales car ils ne voient pas encore de résultats », constate Jean-Daniel Lévy, directeur du département politique et opinion chez « Harris Interactive ». Dans les couloirs du pouvoir, on attend avec impatience le 31 janvier 2018, date à laquelle les salariés du privé verront pour la première fois les effets positifs du dispositif augmentant la CSG et supprimant les cotisations salariales sur le chômage et la maladie. Les polémiques sur la baisse des APL ou encore la suppression de l'ISF ont semé le trouble. « L'image de président des riches, d'arrogance et les doutes sur sa capacité à comprendre les Français se sont installés dans l'esprit d'une partie des Français », ajoute Chloé Morin. Selon une autre étude, réalisée cette fois par « Elabe », ils sont aussi 50 % à estimer qu'il est encore trop tôt pour juger le bilan présidentiel.
Source : LesEchos .fr 06-11-2017
En savoir plus sur
https://www.lesechos.fr/politique-societe/emmanuel-macron-president/030833898036-macron-six-mois-de-reformes-menees-tambour-battant-malgre-des-cafouillages-2127843.php#7CFsqrSa2IVfR3Kr.99