L'ancien chef de l'Etat, par ses petites phrases, ses critiques relatives à la politique du gouvernement donne le sentiment de vouloir rester dans le jeu politique alors qu’il avait affirmé le contraire et qu’il est, moralement soumis à un devoir de réserve. C’est un comportement qui agace les Français comme le montre le sondage pour « Les Echos » et « Radio Classique » publié récemment. François Hollande est la personnalité qui perd le plus de terrain dans le baromètre Elabe .
La volonté de François Hollande de rester dans le débat politique n'exaspère pas que les socialistes, le chef des députés Nouvelle Gauche, Olivier Faure, lui ayant récemment demandé de ne « pas se transformer en DRH du PS » et de laisser la nouvelle génération « se déployer ». Il irrite aussi les Français. L'ancien chef de l'Etat est la personnalité qui perd le plus de terrain dans le baromètre Elabe pour « Les Echos » et « Radio classique » de ce mois-ci. Il perd 6 points en un mois, à 16 % de bonnes opinions. Dans le même temps, la part des mauvaises opinions à son égard progresse d'autant, à 71 %, quand 13 % des sondés ne formulent aucun avis. Il n'est plus qu'à la 17e place du classement, derrière Nicolas Dupont-Aignan.
Même à gauche, François Hollande est en chute libre : sa cote recule de 8 points en un mois, à 37 %. A la sixième place, cette fois, derrière... une personnalité de droite, Alain Juppé. « Son activisme agace quand l'éloignement d'Alain Juppé le maintient à un niveau très haut. L'un est perçu comme un sage ; l'autre comme voulant revenir », analyse Bernard Sananès, le président de l'institut Elabe.
« Il est à fond »
Désormais à la tête d'une fondation, « La France s'engage », le deuxième chef d'Etat socialiste de la Ve République multiplie les sorties, les rendez-vous et les piques à son successeur qui, il est vrai, ne le ménage pas. Sorti de son silence dès la fin août, il a récemment épinglé, depuis la Corée de Sud, la politique fiscale d'Emmanuel Macron - qu'il n'a toutefois pas cité nommément -, l'accusant d'être « brutale » et de favoriser « ceux qui s'enrichissent en dormant » au détriment des « plus modestes ».
Jeudi, il était en visite à Marseille. Le 12 novembre, il sera sur le plateau de « Vivement Dimanche », sur France 2. Il a préfacé le livre d'une rescapée de l'attentat de Bataclan, publié cette semaine, et travaille à son propre ouvrage, programmé pour le printemps. Et multiplie les contacts avec les socialistes, donnant le sentiment de vouloir peser, lui qui ne s’était fermé aucune porte à son départ de l'Elysée, malgré son renoncement à se représenter et sa responsabilité dans le naufrage électoral de son parti.
« Ce qui m'étonne, c'est sa passion intacte. Il est à fond. Emmanuel Macron, par la politique qu'il conduit, lui laisse un espace », lâche un élu, qui reconnaît que, sur le terrain, « les gens ne lui parlent plus de politique ». Six mois après son départ de l'Elysée, Nicolas Sarkozy recueillait 45 % de bonnes opinions, et 87 % à droite.
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Source : Les Echos.fr 05-11-2017