Le chef de l’Etat Emmanuel Macron a réuni ses ministres lundi 28 août à l’Elysée pour préparer une rentrée qui s’annonce sous tension.. De nombreux dossiers sensibles l’attendent, tandis que l’opposition se prépare à manifester contre la réforme du code du travail dès le 12 septembre pour le PS et la CGT, le 23 septembre pour la France Insoumise qui appelle à un « déferlement » sur Paris..
« Nous allons aborder une rentrée très attendue. Certains prédisent le pire. Il ne faut jamais céder aux Cassandre. Certains peut-être même le souhaitent », a prévenu M. Macron. « Mais si nous sommes là, c’est pour faire, avec détermination. »
Les prochaines réformes
A l’occasion de ce séminaire, le gouvernement devait faire le point sur les principales réformes programmées pour les prochains mois. A commencer par celle du code du travail, dont les ordonnances de modification seront présentées jeudi 31 août prochain. A la sortie de la réunion, le premier ministre, Edouard Philippe, a déclaré que « le pays a[vait] besoin de transformation et les Français le savent ».
« Jusqu’à présent, nous étions comptables d’engagements pris par d’autres et bien souvent non financés. Nous faisons le choix de baisser les impôts. Massivement. Nous faisons le choix de baisser le poids de la dépense publique et de casser le cercle vicieux de la dette. Nous financerons les priorités des Français : défense, sécurité, justice, école, enseignement supérieur, transition écologique, solidarité, handicap. »
« Les Français considèrent que nous n’allons pas assez vite »
Le président de la République, qui a changé il y a quelques jours sa stratégie de communication, a exhorté ministres et parlementaires de « La République en marche » à être plus présents dans les médias pour expliquer les réformes lancées par le gouvernement.
Dès lundi matin, les ministres Bruno Le Maire (économie), Gérald Darmanin (comptes publics), Jean-Michel Blanquer (éducation) ou encore Mounir Mahjoubi (numérique) se sont répartis dans les matinales de différentes radios.
« Peut-être que les Français s’interrogent parce qu’ils voient des mesures parcellaires sans comprendre le lien entre les unes et les autres », a avancé lundi, avant le séminaire, le ministre de l’intérieur, Gérard Collomb. « Les Français considèrent que nous n’allons pas assez vite. (…) On a eu un mois de juillet qui était très budgétaire », a concédé, de son côté, le porte-parole du gouvernement, Christophe Castaner, dimanche sur BFM-TV.
Selon le baromètre de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) publié dimanche dans le JDD, la cote de popularité de M. Macron a perdu 14 points en août, après une chute de 10 points en juillet, pour s’établir à 40 % de bonnes opinions.
L’heure est donc aux explications et à la pédagogie. Il faut expliquer les réformes, clarifier les objectifs, resituer chacune d’elles dans un cadre d’ensemble. Il faut également savoir répondre à une opposition qui prend de l’assurance et qui raconte souvent n’importe quoi sur n’importe quel sujet et qui a fait du dénigrement son programme politique..
Jean-Pierre ECHAVIDRE