L’épisode du G7 avait montré une Angela Merkel passablement agacée par le comportement du Président des Etats-Unis. Mais Trump en a rajouté une couche : il a accusé mardi 30 mai l’Allemagne d’être « très mauvaise » pour les Etats-Unis, tant pour le commerce que l’Otan. Bien que critique Angela Merkel veut maintenir le lien avec les Etats-Unis

Déjà passablement dégradé lors des réunions de l'OTAN et du G7 , le dialogue entre Donald Trump et Angela Merkel s'est encore détérioré, mardi 30 mai. Le président américain a, en effet, mené une violente charge contre l'Allemagne amenant la tension entre les deux pays à un niveau jusque-là inégalé.

Donald Trump a accusé dans un tweet l'Allemagne d'être « très mauvaise pour les Etats-Unis » sur le plan des relations commerciales et militaires, estimant qu'elle ne finance pas assez l'Otan et promettant un changement. « Nous avons un énorme déficit commercial avec l'Allemagne, en plus elle paie bien moins qu'elle ne le devrait pour l'Otan et le secteur. »

« Le Président américain a affaibli l’occident »

Atlantiste convaincue, la chancelière d'Allemagne tient néanmoins à préserver un lien avec les Etats-Unis, une relation qu'elle juge d'une « importance primordiale ». Seulement, la situation actuelle commande une diplomatie européenne plus musclée .Angela Merkel a jugé «extrêmement important» que l'Europe devienne un «acteur qui s'engage à l'international» notamment en raison de l'évolution de la politique américaine. Son ministre des Affaires étrangères Sigmar Gabriel était allé plus loin lundi 29 mai dernier, estimant que les actions du président américain avaient « affaibli » l'Occident et accusant sa politique d'être contraire «aux intérêts de l'Union européenne».

L'entourage de Merkel tente de faire retomber la tension

A quelques semaines d'une nouvelle rencontre entre les deux dirigeants, lors du G20 de Hambourg en juillet, l'entourage de la Chancelière tente de faire retomber la tension : « l'Allemagne reste favorable à un commerce libre et ouvert, les entreprises allemandes veulent continuer à investir aux Etats-Unis et à y créer des emplois », a déclaré Brigitte Zypries, ministre de l'Economie.

La « récréation » Modi

Dans un tel contexte, la visite que vient de débuter Narendra Modi à Berlin fait presque figure de récréation. Le Premier ministre indien commence par l'Allemagne une tournée européenne qui le conduit en France, notamment, où il vient faire la connaissance d'Emmanuel Macron, et pousser sans doute quelques contrats.

A Berlin, le patron du BjP a précisé vouloir faire davantage pour le climat, peu importe la décision des Etats-Unis concernant l'accord de Paris. Plus généralement, l'Inde et l'Allemagne ont ainsi décidé de renforcer leur coopération qui demeure « extrêmement importante ». Comme celle avec la Chine, puisqu'Angela Merkel rencontre jeudi le Premier ministre chinois Li Keqiang. Mais dans l'esprit de la chancelière, les Etats-Unis ne sont jamais loin. Ainsi, lorsqu'elle décrit la relation avec New Delhi, Angela Merkel prend soin de rappeler qu'en aucun cas, ce dialogue « ne sera dirigé à l'encontre de nos autres partenaires, et certainement pas contre nos relations transatlantiques. »

Source : LesEchos.fe 31-05-2017

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