Mardi 2 mai, Manuel Valls, Jean-Christophe Cambadélis et Stéphane Le Foll annonçaient la mort du Parti socialiste (PS). Chez Les Républicains (LR), on n'en est pas encore là, mais l'avenir du parti de droite semble toutefois bien assombri.
Selon « Le Canard enchaîné », de grandes manœuvres seraient en cours dans la perspective d'un nouveau parti à droite. Les juppéistes et l'aile "gauche" du parti, dont Jean-Pierre Raffarin, Bruno Le Maire, Nathalie Kosciusko-Morizet et Christian Estrosi, notamment, pourraient faire sécession du parti LR et de sa droite dure, dont François Baroin, Laurent Wauquiez et Eric Ciotti, rapporte le journal satirique. Il précise que les rencontres des possibles sécessionnistes se multiplient ces derniers jours. La prise de position pour le deuxième tour des élections présidentielles aurait largement contribué à la formation de deux camps.
François Baroin tente de resserrer les rangs
Mercredi matin sur RTL, François Baroin, qui prendra la tête de la campagne pour les législatives, n'a pas hésité à menacer ceux qui dans les rangs LR seraient tentés de rejoindre le Front national (FN) ou En marche. "La règle va être très claire : tous ceux qui se rapprochent du Front national seront exclus, pour la présidentielle et pour les législatives", a-t-il dit avant d'ajouter : "j'ajoute que tous ceux qui se rapprochent de Macron avant les législatives : même tarif".
Forum républicain
Pourtant, les représentants de la droite modérée au sein des Républicains s'affichent clairement comme des soutiens à Emmanuel Macron et pas seulement pour faire battre le Pen. Bruno Le Maire déclarait mercredi matin au Point : "nous pouvons travailler avec Macron". Christian Estrosi, un mois après sa rencontre avec Emmanuel Macron, lui a tendu une nouvelle fois la main. Le président de la région Paca a jugé sur Europe 1 que la droite pourrait tout à fait gouverner avec Emmanuel Macron s'il ne parvient à réunir une majorité à l'Assemblée. "S'il n'y a pas de majorité du tout, qu'est-ce qu'on va faire ? Est-ce qu'on va se montrer responsables et apporter notre contribution, celle qu'attendent les Français qui veulent des réformes ? (...) Notre devoir sera de ne pas laisser la France en panne pendant cinq ans", a-t-il déclaré. Ces personnalités Macron-compatibles de la droite s'afficheront vendredi 5 mai avec des socialistes également Macron-compatibles lors d'un "forum républicain contre l'abstention", une réunion au-delà des clivages politiques qui ne manquera pas d'agacer la droite dure du parti LR.
Le débat d’après législatives ?..
Mardi 3 mai, dans une interview à « L'Opinion », le secrétaire général du parti Bernard Accoyer a livré un résumé assez précis de l'état dans lequel se trouve la droite et les possibles directions à suivre pour LR.
"Il y a deux lignes aujourd'hui qui ne peuvent pas s'affronter avant les législatives, mais qui devront débattre après les législatives. Ce sera un débat de fond sur un positionnement à droite, franchement à droite, et un positionnement plus large, plus rassembleur, plus centre-droit. Et je pense que ces deux lignes devront soit trouver un compromis, soit, si elles ne le trouvent pas, ce sera la fin de l'histoire de ce qu'a été l'UMP, puis Les Républicains. Mais ça, ce sera le débat de l'automne", a-t-il déclaré.
Peut être que certains n’attendront pas l’automne pour aborder cette question que Les Républicains évitent de traiter depuis des lustres.
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