La volte face de Marine Le Pen samedi 29 avril dernier, sur l'euro, a jeté le trouble au sein même du Front National. Les cadres du FN ont du mal à dévoiler une position claire sur le calendrier de sortie de la monnaie unique. Il est vrai que la position prise par la candidate est pour le moins confuse…
L’Euro n’est plus une priorité
Le 1er mai, Marine Le Pen était à Villepinte pour son grand meeting d'entre-deux tours. Et elle n’en a pas parlé alors que la mesure était la clé de voute de son programme !..La candidate a soigneusement évité le sujet qui fâche au Front national actuellement : l'euro. Alors que dans de nombreuses interviews avant le premier tour, elle avait fait de la sortie de l'euro la pierre angulaire de sa politique et avait promis un référendum dans les premiers mois après son élection, Marine Le Pen a, à présent, modéré sa position. Le 27 mars dernier, elle promettait encore dans les locaux d'Europe 1 : "Je partirai si le résultat [du référendum] est non [à la sortie de l'Euro]. Cela voudrait dire que les Français auront choisi un modèle de gouvernance imposé par l'Union européenne et dans ces conditions-là, 70% de mon projet ne pourrait pas être mis en œuvre." Dans Le Parisien, Marine Le Pen affirme dorénavant "n'avoir jamais dit que la France sortirait de la zone euro". Et depuis samedi 29 avril, et l'accord avec Nicolas Dupont-Aignan, ce n'est plus "une priorité".
De la monnaie unique à la monnaie commune ?...
En tentant de gommer cette disposition de son programme, Marine Le Pen essaye d'effacer une mesure qui n'est pas populaire auprès des Français. Selon un sondage Elabe pour « Les Echos » datant de mars, trois quarts des Français sont contre une sortie de l'Euro. La candidate du Front national a donc tenté d'expliquer sa nouvelle politique concernant l'Euro dans Le Parisien : "Je vais demander [à l’UE] de pouvoir maîtriser notre monnaie. Cela veut dire transformer l’euro monnaie unique en un euro monnaie commune. Monnaie qui ne concernera pas les achats quotidiens mais uniquement les grandes entreprises qui font du commerce international." En résumé, Marine Le Pen souhaite que l'Europe mette en place le système qui avait prévalu entre 1999 et 2002. Les entreprises étaient passées à l'euro mais les Français et l'ensemble des autres peuples européens continuaient à utiliser leur monnaie nationale. Pas sur que ce changement de pied à moins d’une semaine des élections présidentielle soit compris par grand monde mais tant qu’a être dans la démagogie autant y aller jusqu’au bout.
Pour Florian Philippot quelques mois…
Car maintenant, ce qui reste c’est la nécessité de négocier avec l'Europe et tout le monde au FN n'est pas d'accord sur le calendrier.
Le vice-président du Front National Florian Philippot a plaidé lundi 1er mai pour que les négociations aillent vite. Si Marine Le Pen était élue présidente, "un an après très probablement", on paierait sa baguette "en franc", « dans une nouvelle monnaie nationale », a-t-il précisé sur France Inter. « Six mois après, ça peut être sept, ça peut être huit, ça dépend de l'avancée des négociations - mais on a fixé une durée qui est une référence -, six mois après il y a ce référendum afin que les Français puissent se prononcer sur l'accord qui aura été passé."
"La question de l'euro, c'est la question qu'on doit aborder à partir du moment où il y aura eu les législatives en Allemagne, c'est-à-dire septembre 2017, automne 2017", a encore ajouté le vice-président du FN. Il y aura donc bien une sortie de l'euro? "Oui bien sûr. Mais ce qui a été précisé - et c'est très bien - dans cet accord [avec Nicolas Dupont-Aignan, NDLR], c'est que dans le temps de la négociation, on peut déjà faire des réformes économiques", a-t-il insisté. Il « oublie » tout de même de dire que le cœur du programme économique et social de sa candidate était lié avec la sortie de l’Europe et de l’Euro …
Pour Marion-Maréchal Le Pen, les négociations vont prendre "plusieurs années"
Marion-Maréchal Le Pen a, elle, une autre interprétation du calendrier. La députée FN du Vaucluse a affirmé samedi 29 avril devant la presse que la négociation souhaitée par le FN sur l'UE et l'euro en cas d'accession à l'Élysée de Marine Le Pen commencerait en 2018 et prendrait "plusieurs mois", voire "plusieurs années". Lundi 1er mai, Marine Le Pen a affirmé que les propos de sa nièce avaient été mal compris. "Elle évoquait, elle, le cas où les Français, par référendum [...] décideraient, face à une obstruction de l'Union européenne, de reprendre leur liberté totale et dans ce cas-là on rentre dans le cadre des procédures du Brexit, à savoir l'article 50 avec les deux ans de négociations", a expliqué la candidate.
Interrogée à nouveau après le meeting de Marine Le Pen à Villepinte, Marion Maréchal-Le Pen a de nouveau répondu sur la question de l'euro et le calendrier : "Je crois que c'est très clair." "Ce que nous voulons dire aux Français, c'est que nous avons entendu leurs inquiétudes, leurs préventions parfois, notamment sur la question monétaire, que nous voulons prendre le temps de la négociation", a aussi souligné la députée du Vaucluse. Le sénateur-maire des Bouches du Rhône, Stéphane Ravier a, lui, affirmé que la sortie de l'Euro "pourrait prendre un ou deux ans" après six mois de négociations. Le parti semble en tout cas en pleine cacophonie comme s'il n'avait pas anticipé ce changement de pied de la candidate du Front national.
Source :LeJDD.fr 1er mai 2017
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