A la fin de la première guerre mondiale, la production de l’Anonima Lombarda Fabbrica Automobili (A.L.F.A.) se résume à un modèle dont la conception date de la fondation de la Compagnie en 1910. La voiture équipée de son moteur quatre cylindres a néanmoins encore réussi à glaner quelques succès sur la piste. Mais en 1919, l'entrepreneur italien Nicola Romeo acquiert une participation majoritaire dans la société, qui est ensuite rebaptisée Alfa Romeo. Romeo prend les rennes et donne l'impulsion nécessaire au développement d’un tout nouveau modèle.

Tandis que les voitures plus anciennes comportent un moteur à quatre cylindres de cylindrée parfois très importante, le nouveau modèle baptisé G1 est prévu avec un six cylindres en ligne de cylindrée à peu près équivalente. Il a été construit à partir de deux blocs en fonte de trois cylindres. Les soupapes sont actionnées par un arbre à cames latéral à travers des poussoirs. Grâce à une très longue course de 140 mm, le «six» dispose d’une cylindrée de 6 330 cc. Il développe une puissance maxi de 70 ch à 2 100 tr/min.

Accouplé à une boîte de vitesses à quatre rapports, le gros moteur est monté sur un châssis constitués de poutres en tôle d’acier. La suspension avant consiste en un essieu rigide à ressorts à lames semi-elliptiques. La suspension arrière est similaire, mais comporte une paire de ressorts à lames de chaque côté relié à l'essieu à une extrémité et au châssis de l'autre. Le freinage est à tambour mécanique sur l'essieu arrière.

Les deux premiers prototypes du modèle G1 ont été fabriqués à la fin de 1920 et ont été équipés de simples carrosseries. En décembre de cette même année, ils sont engagés en course dans la « Coppa del Garda » où l’une des voitures se classe première dans sa catégorie. Après ces débuts réussis en compétition, le modèle G1 entre en production en 1921 et 50 autres exemplaires sont construits. Ils sont vendus sous la forme de châssis roulants et habillés avec une variété de styles de carrosserie allant de la limousine de luxe au  spider de compétition. Un nombre surprenant de ces voitures a été vendu en Australie.

Alfa Romeo avait envisagé l’étude d’une deuxième génération de G2 mais le projet doit être abandonné compte tenu des ventes décevantes du modèle G1. L'une des raisons principales pour ce manque de succès commercial est la taxe élevée qui frappe les gros moteurs.  Alfa Romeo ne remplacera le  modèle G1 qu’en 1922 avec le modèle RL, propulsé également par un moteur six cylindres mais dont la cylindrée sera moins de la moitié de celle du G1. Bien que le modèle G1 soit la toute première voiture conçue par la marque Alfa Romeo, seul l'un des 52 modèles G1 construits est connu pour avoir survécu.

La voiture présentée ici (châssis 6018) a été vendue neuve en Australie, comme beaucoup de modèles G1. Peu après avoir pris livraison de sa nouvelle voiture, le propriétaire a fait faillite et a caché l'Alfa Romeo à ses créanciers. Si bien que l’Alfa Roméo a complètement disparue jusqu'en 1947. Plusieurs connaisseurs australiens d'Alfa Romeo ont reconnu l'importance de la voiture et l'ont sauvée en 1964. Elle a depuis été restaurée plusieurs fois et est restée la propriété d’australiens jusqu'au début des années 2010. Équipé d'une carrosserie de style Spider Sport, elle a été présenté au Concours d'élégance de Pebble Beach en 2005. Son propriétaire américain l'a restaurée une fois de plus et a fait monter une carrosserie spider Corsa semblable à celle qui équipait les prototypes dans leurs débuts en compétition à la fin décembre 1920. Cette voiture qui est le seul  modèle G1 connu à avoir survécu, a été exposée plus récemment au Concours d’Elégance de Pebble Beach en 2013.

Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

supercar.net

swisscarsighting.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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