A la fin des années 1970, c’est Jean Terramorsi alors vice-président de Renault en charge de la production des petites séries qui va avoir l’idée de concevoir une nouvelle génération de voitures de rallye. Le concept est d’abord de rester fidèle au modèle de production et le modèle choisi est le plus populaire de la gamme : la Renault 5. Ainsi nait la Renault 5 Turbo avec son moteur suralimenté implanté en position centrale à la place des sièges arrière de la voiture de série. La Renault 5 Turbo est présentée pour la première fois au public au Salon de l’Automobile de Paris en 1978 sous forme de concept. Jean Terramorsi n'a jamais vu son idée devenir réalité : il était décédé en 1976.

Homologuer la voiture en Groupe 4 cela signifie, pour se conformer à la règlementation en vigueur, fabriquer au moins 400 exemplaires ce qui n’est pas si simple même pour Renault !.. L’autre contrainte est d’utiliser le maximum de composants existants ce qui permettra de vendre la voiture à un prix relativement modeste tout en offrant une voiture performante en compétition.

Ce sont les ingénieurs François Bernard et Bernard Tetu, qui sont en charge du développement. Ils  ont été précédemment impliqués dans le programme de Formule 1 de Renault et connaissent donc bien la compétition automobile. Bien que la nouvelle voiture de rallye soit basée sur la carrosserie monocoque de la Renault 5, il y a des aménagements considérables à réaliser pour adapter des voies avant et arrière plus larges et aussi des entrées d’air pour le refroidissement du moteur. Le moteur quatre cylindres, implanté longitudinalement en position centrale, est, à la base, une unité de production standard, dont la cylindrée est seulement de 1.397 cc. On lui a accouplé un turbocompresseur Garett T3 ce qui donne une puissance maxi de 240 cv à 7 000 T/mn. En tenant compte du facteur d'équivalence de 1,4, la Renault 6 Turbo peut concourir dans la classe de moins de deux litres.

La production des Turbo 5 client commence en 1980 et les 400 premiers exemplaires sont construits en septembre de cette année. Cela permet à la voiture de compétition, surnommée les «Cévennes», de concourir dans la classe du Groupe 4. Les débuts de la voiture en championnat du monde se produisent au Rallye de Monte-Carlo en 1981. Jean Ragnotti remporte une victoire impressionnante et affirme la réputation de la Renault compacte comme spécialiste de l'asphalte. Il remporte également le Tour de Corse en 1982. Pendant ce temps, la demande des clients est très forte et Renault doit accélérer la cadence pour monter à 5 voitures par jour !..

En 1983, apparait le nouveau Groupe B et Renault développe le modèle « Tour de Corse » Comme son prédécesseur du Groupe 4, il est mieux adapté aux rallyes car les concurrents à quatre roues motrices se sont avérés beaucoup plus performants. Bien que de nombreuses victoires aient été marquées lors des épreuves nationales, la meilleure place obtenue dans  les rallyes du Championnat du monde est une troisième dans le Tour de Corse 1984. Le développement final de ce projet Renault 5 est venu sous la forme du «Maxi» développé pour la saison 1985. Il présente une carrosserie plus large et un moteur à cylindrée augmentée qui arbore un système anti-retard innovateur.

La production de la Turbo 5 « client » se poursuivra jusqu'en 1986 dans les usines françaises et belges de Renault. Parmi ces voitures, seules les 400 premières ont été produites par Alpine. Finalement, ce sont près de 5 000 exemplaires qui ont été produits, soulignant à quel point l'idée originale de Terrarmorsi était géniale. La berline à moteur central a été relancée par Renault à la fin des années 1990 avec le  modèle Clio V6 mais il ne parviendra pas à égaler, ni sur route ni sur piste,  l'original Renault 5 Turbo.

Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale

ultimatecarpage.com

supercar.net

swisscarsighting.com

mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :

autogaleria.hu

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