Le député Malek Boutih, soutien de Manuel Valls, a reproché ce vendredi 13 janvier à Ségolène Royal ses "petites phrases revanchardes" à l'encontre de Manuel Valls. Il lui enjoint de clarifier sa position par rapport à Emmanuel Macron.
Il avait soutenu sa candidature à l'investiture PS pour la présidentielle de 2007. Depuis, les relations entre Malek Boutif et Ségolène Royal se sont bien refroidies. Ségolène Royal "n'est pas à la hauteur de ce qu'elle a été", a estimé vendredi 13 janvier le député PS Malek Boutih, soutien de Manuel Valls, en qualifiant de "pathétiques" les signaux positifs envoyés par la ministre de l'Environnement à Emmanuel Macron.
"Je trouve ça pathétique", a-t-il asséné, interrogé lors de l'émission Parlement hebdo sur LCP. "Pourquoi je dis pathétique ? Parce que c'est une femme pour qui j'ai eu beaucoup de respect", a-t-il poursuivi. "Et elle n'est pas à la hauteur de ce qu'elle a été, c'est dommage. Finir comme ça avec des petites phrases revanchardes en attendant son poste à l'ONU, c'est pas terrible", a estimé le député de l'Essonne, agacé par les critiques de Ségolène Royal adressées à Manuel Valls.
"Elle n'a qu'à dire ce qu'elle pense"
Dimanche, Ségolène Royal avait jugé "difficilement compréhensible" le revirement de Manuel Valls sur le 49-3. "J'espère que c'est sincère s'il le dit. Mais ce n'est pas compréhensible, car au gouvernement on a beaucoup souffert du 49.3. Tout le travail effectué était étouffé par les manifestations. J'ai très mal vécu cette période", a-t-elle lancé dimanche 8 janvier, invitée du Grand Rendez-vous Europe 1-iTélé-Les Echos.
Malek Boutih reproche à Ségolène Royal son manque de clarté. Il attend de la ministre de l'Écologie qu'elle annonce publiquement à qui va son soutien pour cette campagne présidentielle. "Quand on fait de la politique, il faut en faire. Elle a été candidate à la primaire, elle a été candidate à l'élection présidentielle, elle n'a qu'à dire ce qu'elle pense jusqu'au bout", a souligné le député de l'Essonne.
"Les pas de deux feutrés de la petite bourgeoisie socialiste"
"Si elle est en désaccord, elle n'a qu'à dire pourquoi, elle n'a qu'à développer une ligne. Et si elle veut soutenir Emmanuel Macron, c'est son problème, mais elle n'a qu'à le faire", a-t-il ajouté. "Mais les pas de deux feutrés de la petite bourgeoisie socialiste sur le thème 'on aime, on n'aime pas', il y a un moment ça suffit", a-t-il encore tempêté.
Le 10 décembre déjà, Ségolène Royal avait dit tout le bien qu'elle pensait d'Emmanuel Macron sur le plateau de Punchline, sur C8, présentée par Laurence Ferrari estimant que l'ancien ministre apportait "de l'air frais à la politique".
"Ras-le-bol !"
Jeudi 12 janvier, Ségolène Royal avait déjà été la cible du sénateur Vallsiste Luc Carvounas, invité de l'émission .Pol, du Lab d'Europe 1, du Huffington Post, de L'Internaute et du JDD. Interrogé sur le désamour de Ségolène Royal pour son Premier ministre, il s'était emporté : "Je ne me l'explique pas parce que quand même Manuel Valls, a été un de ses plus grands défenseurs au congrès de Reims et en 2008. On s'en souvient, qui a porté haut et fort ses couleurs, qui a été avec elle au gouvernement, qui a été Premier ministre. Je ne comprends pas, je ne comprends pas. Que disait Martine Aubry de Macron à un moment donné à propos de toutes ses sorties : 'ras-le-bol' et bien moi aussi j'en ai 'ras-le-bol' !".