Lors d'un discours très attendu à Londres, Theresa May a dessiné mardi 17 janvier les contours d'un Brexit dur avec la sortie du marché unique. Elle propose en revanche un accord douanier avec l'UE et annonce qu'un vote au Parlement de l'accord négocié avec Bruxelles est prévu.
Theresa May dévoile son jeu. La Première ministre britannique, surnommée Theresa Maybe (Theresa peut-être) par « The Economist » qui l'accusait jusqu'à présent de ne pas avoir de plan, a fait mentir ses détracteurs mardi 17 janvier, en annonçant les contours du Brexit dans un discours devant des ambassadeurs des 27 pays européens conviés à Lancaster House et plaidant pour une rupture "claire et nette".
La sortie du marché unique
"Le Royaume-Uni ne peut pas continuer à faire partie du marché unique", a souligné la cheffe du gouvernement. Pour la Première ministre, un maintien dans le marché unique de 500 millions de consommateurs était incompatible avec la première priorité de Londres : la maîtrise de l'immigration européenne qui passe par la fin du principe de libre-circulation des travailleurs européens. "Nous voulons un nouveau partenariat équitable (...) pas un statut de membre partiel ou associé de l'UE, qui nous laisserait à moitié dedans ou à moitié dehors", a-t-elle poursuivi.
Un accord douanier entre le Royaume-Uni et l'UE
"Je ne veux pas que le Royaume-Uni soit membre de la politique commerciale commune (de l'UE) et je ne veux pas que nous soyons liés aux tarifs extérieurs communs", a souligné la Première ministre. « Ce sont des éléments de l'union douanière qui nous empêcheraient de conclure nos propres accords commerciaux avec d'autres pays. Mais je veux que nous ayons un accord douanier avec l'UE. » Theresa May estime que cela pourrait passer par la conclusion d'un accord complètement nouveau ou intégrer des éléments d'accords existants.
La Britannique veut conclure "un accord de libre-échange large et ambitieux avec l'Union européenne" qui lui permettrait d'avoir le meilleur accès possible au marché unique européen que le Royaume-Uni va quitter. "Je veux que le Royaume-Uni soit en capacité de fixer son propre objectif tarifaire à l'OMC, ce qui signifie que nous pourrions conclure des accords de libre-échange non seulement avec l'UE mais aussi avec nos amis et alliés hors d'Europe", a ajouté la Première ministre.
Un Brexit "par étapes" pour éviter un changement trop brutal
Theresa May a prôné "une mise en œuvre par étapes" d'un accord avec l'Union européenne à l'issue des négociations avec l'UE. "Nous essaierons d'éviter un changement trop brutal déstabilisant", a-t-elle souligné. "Le succès de l'UE est dans l'intérêt du Royaume-Uni", a-t-elle dit. La Grande-Bretagne va donc rester "le meilleur ami et voisin de nos partenaires européens", a-t-elle promis, mettant en garde les Européens contre toute volonté de punir son pays. La Britannique a rappelé enfin que "le gouvernement soumettra l'accord final [entre le Royaume-Uni et l'Europe] à un vote des deux chambres du Parlement"
Source : leJDD.fr 17-01-2017