Lorsqu’on évoque la marque de Sant’Agata Bolognese, ce sont souvent les mêmes modèles qui reviennent à l’esprit ; Miura, Countach, Diablo, Murcielago, Aventador, Gallardo,… Autant de supercars et de GT deux places toutes plus performantes et passionnantes les unes que les autres. Mais il ne faut pour autant pas oublier qu’à côté de ces voitures là, Lamborghini a aussi tenté, à maintes reprises, d’élargir sa gamme en proposant des modèles plus « habitables » (tout est relatif…) et typés grand tourisme, 4×4 ou même berline… Et équipés en grande majorité de moteurs V12.
Bien sûr, les amateurs éclairés de la marque au taureau les connaissent, mais pour les non-initiés, elles suscitent souvent curiosité et enthousiasme lorsqu’on en croise une sur la route, à un rassemblement ou au détour d’un salon.
La naissance de la Lamborghini Islero coïncide avec la fermeture de la société de carrosserie Touring. Cette dernière, en proie à des difficultés financières croissantes et mise sous contrôle administratif en 1963, ferme définitivement le 31 janvier 1967. Pour poursuivre la production de ses modèles, Ferruccio Lamborghini s'adresse alors à la carrosserie Marazzi, une entreprise industrielle reprise par des anciens collaborateurs de Touring. C'est ainsi que le style de l'Islero sera réalisé par Marco Marazzi, qui, lui aussi, vient de chez Touring.
Avec pour objectif de remplacer la 400 GT, Lamborghini lance l’Islero, aussi appelée Islero 400 GT, au salon de Genève 1968. Elle tient son nom du taureau qui blessa mortellement le torero Manolete en 1947, et qui faisait partie de la ‘Ganaderia’ (élevage de taureaux de combat)… Miura… Son style est innovant : ses feux escamotables rappellent le tout premier prototype présenté par la marque, la 350 GTV, et ses lignes acérées, la Flying Star II dévoilée par Touring en 1966.
Equipée du V12 de 4 litres conçu par Giotto Bizzarrini et déjà utilisé sur la Miura, l’Islero est hélas handicapée par sa structure en acier, qui fait grimper le poids à 1,5 tonne. Grâce aux 320 chevaux du moteur, les performances restent toutefois plus qu’honorables, avec un 0 à 100 km/h accompli en 6,5 secondes, et une vitesse de pointe de 251 kilomètres/heure. On notera le kilomètre-heure symbolique au-delà des 250…
Souffrant d’une qualité de finition jugée déplorable pour l’époque, l’Islero ne trouvera jamais réellement son public, et ce n’est pas le lancement, un an plus tard, de la version ‘S’ à l’intérieur profondément revu et délivrant 350 chevaux qui permettra d’arranger les choses.
De surcroît, et malgré les faveurs de Ferruccio Lamborghini lui-même, qui en conduisait une au quotidien, l’Islero a pâti en interne de la concurrence avec l’Espada, lancée simultanément, et qui s’est attirée les faveurs de la clientèle. En tout, 225 exemplaires seulement (125 « normales » et 100 « S ») seront produits de 1968 à 1970.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)