Peu de temps après le début de la production de l’Austin Healey 100, Donald Healey, passionné de course automobile, s'est empressé de créer une version de compétition. Healey est un pilote chevronné ; il a lui-même remporté le Rallye de Monte Carlo en tant que pilote et beaucoup des voitures sportives qu’il a créées ont remporté de brillants succès. Au cours de la phase de développement, cinq voitures d'essai spéciales ont été construites, pour non seulement assurer la mise au point, mais aussi pour les engager dans des courses et des tentatives de records de vitesse terrestre. Le projet est finalisé au début de 1955 et, cette année là, cinq lots de dix exemplaires de l'Austin Healey 100S sont construits.
Tout comme le modèle de production l’Austin Healey 100, la nouvelle version course est construite autour d'un châssis en acier à caissons. La suspension avant est à double triangles et ressorts hélicoïdaux, tandis que l'arrière est à essieu rigide et ressorts à lames semi-elliptiques. Pendant la phase de développement les ingénieurs ont testé les freins à disques de Girling et Dunlop, pour finalement retenir les disques Dunlop plus efficaces.
Le moteur à quatre cylindres est également issu du moteur Austin A90 en série sur l’Austin Healey 100 mais avec quelques modifications cruciales. La plus importante a été l'utilisation d'une nouvelle culasse conçue en alliage léger. Alimenté par deux carburateurs SU H6, le moteur de 2 660 cc de cylindrée développe une puissance maxi de 132 cv à 4 700 t/mn ce qui est un gain de l’ordre de 40 cv par rapport au moteur de série. La boîte de vitesses à quatre rapports d'Austin a été reconduite.
Si la version 100S dispose d'un moteur plus puissant, le modèle est également beaucoup plus léger. La carrosserie de la voiture de compétition a été construite à partir de panneaux en alliage d'aluminium, montés sur un cadre en acier. Le modèle 100S est d’ailleurs facilement reconnaissable grâce à la grille de calandre ovale relativement petite, qui alimente en air frais un radiateur en aluminium spécial qui est 50% plus léger que le standard. A l’extérieur pas de pare-brise ni de pare-chocs et à l'intérieur tout est dépouillé au maximum pour économiser plus de poids. À la suite de ce régime sévère, les modèles 100S accusent, sur la balance, à peine plus de 850 kg.
Le modèle Austin Healey 100S fait ses débuts en compétition internationale sur les pistes américaines au début de 1955. Chacune des voitures engagées est équipée d'une plaque faisant référence au record de 24 heures décroché aux Salines de Bonneville en août 1954, où une moyenne surprenante de 213 km / h a été atteinte. La voiture a également battu le record du mile mesuré avec une moyenne de 230 km / h.
Bien que désireux de vendre les cinquante voitures produites, Donald Healey a soigneusement sélectionné ses clients pour s'assurer que le modèle 100S ne reviendrait que dans les mains les plus capables. L'objectif principal de la voiture de compétition n’est pas de gagner de l'argent, mais de faire la promotion du modèle de série l'Austin Healey 100. Healey n'a pas eu trop de soucis car les 100S se sont révélées extrêmement réussies, remportant des victoires partout dans le monde. Il a également réussi sur le plan commercial puisque plus de 74.000 exemplaires de l'Austin Healey 100 ont finalement été produits.
De tous les modèles Austin Healey fabriqués, le 100S reste l'un des plus rares et certainement le plus recherché. Sur les 55 exemplaires produits (dont les cinq Special Test Cars), on suppose que seuls 38 ont survécu. Un triste épisode dans l'histoire des 100S est la catastrophe de 1955 aux « 24 Heures du Mans » où Pierre Levegh dans sa Mercedes-Benz a percuté l'arrière de l’Austin Healey 100S pilotée par Lance Macklin projetant la voiture dans la foule. Le terrible accident avait tué Pierre Levegh et 80 spectateurs.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
Vous pouvez retrouver d'autres véhicules, tout aussi exceptionnels, dans la rubrique "VOITURES DE LEGENDE" de ce blog ou en vous inscrivant à la Newsletter (voir ci-contre)