Selon les proches de l'animateur, son renoncement à la présidentielle intervenu en juillet est vécu comme une «souffrance». Encore sonnés, les écologistes abordent l'élection en ordre dispersé.
Décider de briguer les plus hautes fonctions de l'État n'est pas un choix léger ; y renoncer non plus. C'est en tout cas ce que rapportent le 17 octobre dernier plusieurs proches de Nicolas Hulot, interrogés dans « Le Parisien ». «Il nous a dit un jour que c'était la décision la plus dure qu'il avait eue à prendre de toute sa vie», confie l'eurodéputé Pascal Durand, en évoquant le renoncement de l'animateur à se lancer dans la course à l'Élysée, intervenu en juillet dernier. Décrit comme isolé et affecté, l'ancien favori de la galaxie écologiste nourrirait certains remords. «Cela nous a fait du mal à tous. À lui le premier», poursuit l'ancien patron d'EELV, fervent soutien de Nicolas Hulot.
«Sa renonciation est une plaie, une souffrance», souligne encore Pascal Durand. «Cela reste une frustration terrible pour lui, j'en suis persuadé. Il a des regrets». Une frustration alimentée par le spectacle offert par la primaire écologiste, et qu'il ne juge pas à la hauteur des enjeux: «L'image de l'écologie politique n'est pas très brillante. C'est sans commune mesure avec ce que Nicolas (Hulot) aurait porté. On aurait pu transformer réellement le champ politique en France».
Vers une collaboration avec Alain Juppé?
«Quand je vois la primaire EELV... C'est tout ce que nous n'aurions pas fait. Pour nous la présidentielle ce n'était pas une petite histoire. Mais une armée ne peut pas rester en place si son général est parti», renchérit son proche lieutenant Jean-Paul Besset, qui n'a plus de contact avec le présentateur depuis l'été. Les regrets, semble-t-il, poussent Nicolas Hulot à s'isoler: «Nicolas est replié en famille. Je pense qu'il a vécu l'épisode avec beaucoup de douleur», confie l'ancien journaliste. Selon Yannick Jadot, aujourd'hui candidat à la primaire EELV, c'est bien une volonté de protéger les siens contre «la rumeur» et la calomnie, qui accompagnent souvent les campagnes politiques, qui ont poussé l'animateur à renoncer.
Si le moral est plus bas chez les partisans de Hulot, le potentiel électoral et politique de l'animateur reste bien présent dans certaines têtes: de quoi recréer peut-être une lueur d'espoir pour la suite. Interrogé lundi dernier sur Europe 1, le favori de la primaire LR Alain Juppé n'a pas fermé la porte à une collaboration future: «Il peut évidemment contribuer à la prise de conscience nécessaire et surtout à l'action qui est aujourd'hui urgente», a estimé le maire de Bordeaux.