Il y croit dur comme fer et les derniers sondages semblent (provisoirement) lui donner raison. François Hollande se voit à l’Elysée en 2017 pour un deuxième quinquennat et l’organisation de son deuxième mandat a déjà commencé. Le choix de François Hollande de conserver dans son projet de révision constitutionnelle la déchéance de nationalité crée un profond malaise à gauche et place dans l'embarras la droite. Une manière de recomposer le paysage politique?
La mesure ne passe pas à gauche. Depuis que François Hollande a annoncé mercredi 23 décembre dernier qu'il maintenait la déchéance de nationalité dans la révision constitutionnelle, les critiques pleuvent à gauche. Martine Aubry a dénoncé jeudi "une remise en cause du droit du sol" à travers le projet de déchéance de la nationalité, une idée "portée depuis longtemps par le Front national". Arnaud Montebourg a expliqué que "la déchéance de nationalité est contraire aux fondements de la République et n'a aucune efficacité contre le terrorisme. Pourquoi alors?" s'est inquiété dans un tweet l'ancien ministre.
"Hollande est en train de faire de la dentelle"
A la question posée par l'ancien ministre du redressement productif, certains imaginent que François Hollande a maintenu cette mesure pour "braconner à droite" avant 2017. Une première étape avant une recomposition politique de grande ampleur? "Il est en train de faire de la dentelle", décrypte un ténor du PS dans le « Parisien/Aujourd'hui en France » : "Tout se passera au soir du premier tour de la présidentielle, si Hollande est qualifié. C'est là que tout se recompose."
Un fidèle poursuit dans le quotidien : "Il prépare le gouvernement d'union nationale de son deuxième quinquennat. Il sait que, s'il est réélu face à Marine Le Pen, ce ne sera pas avec les 82 % de Chirac en 2002. Il devra en tenir compte." Après la loi Macron et le pacte de responsabilité, François Hollande n'hésite plus en tout cas à malmener sa propre majorité.