Cinq salariés d'Air France ont été interpellés lundi 12 octobre dans l'enquête judiciaire sur les violences survenues à l'encontre de deux dirigeants durant un comité central d'entreprise où était finalisé un plan de réduction des coûts comportant la suppression de 2 900 emplois.
Quatre salariés d'Air France ont été interpellés lundi matin dans l'enquête judiciaire sur les violences qui ont perturbé, il y a une semaine, un Comité central d'entreprise (CEE) de la compagnie aérienne, a-t-on appris de sources policières et auprès du parquet de Bobigny. Il s'agit de quatre hommes qui travaillent pour la branche Cargo d'Air France, ou à Air France Industries, notamment comme magasiniers. Selon une source proche du dossier, certains ont un mandat syndical à la CGT. Un cinquième a été interpellé plus tard.
Lundi 5 octobre se tenait un comité central d'entreprise, durant lequel venait d'être entérinée la suppression de 2.900 postes au sein de la compagnie aérienne. Plusieurs centaines de salariés avaient fait irruption en CCE et deux dirigeants avaient été physiquement molestés, leurs chemises arrachées, des images qui ont fait le tour du monde.
Arrêtés sans incident à 6h du matin
Ils ont été arrêtés "sans incident" vers 6h à leur domicile, dans le Val-d'Oise, en Seine-et-Marne, dans les Yvelines et dans l'Aisne. Un cinquième a été interpellé un peu plus tard.
Au moins dix plaintes ont été déposées: celles de six vigiles et trois cadres de l'entreprise pour des "violences" et celle d'Air France pour "entrave au CCE" et "dégradations". Le parquet de Bobigny a ouvert une enquête, confiée à la police aux frontières, compétente en zone aéroportuaire. Les violences avaient fait sept blessés dont un grave, et vingt suspects avaient été identifiés.
Parallèlement à ces interpellations, les premières notifications de sanctions devaient être envoyées lundi aux salariés identifiés comme ayant participé aux incidents, a affirmé à l'AFP une source proche du dossier, sans préciser le niveau de sanction. La direction d'Air France avait fait savoir que ces sanctions disciplinaires pourraient aller jusqu'au licenciement.