Alors qu'elle fait face à la fronde des avocats depuis plusieurs jours et que le personnel de la pénitencière commence également à revendiquer, Christiane Taubira répond aux Echos sur sa place au sein du gouvernement. Elle assure ne pas être la caution de gauche de François Hollande.
"Ai-je une tête de caution?", ironise Christiane Taubira. La garde des Sceaux, actuellement confrontée à la fronde des avocats, explique aux « Echos » ne pas être "mal à l'aise" au sein d'un gouvernement qui assume son virage social-libéral. "J’ai des convictions, je les mets en œuvre. Parfois, j’aurais aimé faire plus vite et il arrive que je veuille faire plus ample. Je ne suis pas obligée de rester", poursuit-elle.
"Je ne suis pas mal à l'aise"
La ministre de la Justice, dont l'avenir est évoqué avant chaque remaniement, défend au contraire les valeurs de gauche qui animent l'action du gouvernement. "Quand on arrive à faire reculer en trois ans le niveau de la pauvreté, je ne suis pas mal à l’aise par rapport à mes idéaux de justice sociale, de solidarité. Quand on met en place des mécanismes de solidarité efficaces, je ne suis pas mal à l’aise. Quand on parvient à éviter que des jeunes restent en marge de la société, je ne suis pas mal à l’aise", assure-t-elle.
Elle revient néanmoins sur un sujet de crispation à gauche, le travail du dimanche, rappelant que "le travail ne doit pas dévorer la vie des gens". Et de camper sur ses positions : "Dans une situation où l’emploi ne se ferait pas rare et où le chômage serait faible, oui, je préférerais toujours une société où les gens travailleraient 32 heures et disposeraient de temps pour leur formation, se dévouer aux autres, fréquenter les musées. Je l’assume pleinement."