Nouvelle inflexion dans la diplomatie et la stratégie militaire française. Il y a deux jours on apprenait que les vols « de reconnaissance » annoncés par le Président de la République au dessus de la Syrie se transformaient en frappes aériennes. Aujourd’hui 15 septembre à l’occasion du débat à l’Assemblée Nationale, Manuel Valls a confirmé que la France agirait « seule » c'est-à-dire sans le contrôle de la coalition et sans mandat de l’ONU. Manuel Valls a par ailleurs exclu toute intervention terrestre en Syrie, précisant que la France établirait seule les cibles à frapper. Il assure néanmoins que Paris soutiendrait une coalition de pays voisins.
La France "choisira seule" les objectifs à frapper en Syrie, a déclaré mardi Manuel Valls devant l'Assemblée nationale, en précisant que les "vols de reconnaissance" nécessaires à l'opération dureront certainement "plusieurs semaines". Selon le Premier ministre, "il est hors de question" que les frappes françaises contribuent "à renforcer le régime de Bachar al-Assad". Les missions de reconnaissance des avions français "sont conduites à titre national, en pleine autonomie de décision et d'action", a-t-il insisté : "Pleine autonomie d'action, car, le président de la République l'a dit hier (lundi), des frappes seront nécessaires. Et nous choisirons seuls les objectifs à frapper".
Plusieurs missions de reconnaissance françaises ont "déjà été réalisées" et "cette campagne durera le temps qu'il faudra, plusieurs semaines certainement", a précisé Manuel Valls. La France entend s'appuyer à ce stade sur son dispositif déjà présent dans la région au titre de l'opération Chammal en Irak.
Soutien à une coalition de pays voisins
Les missions aériennes françaises, "coordonnées - pour des raisons opérationnelles - avec la coalition que dirigent les Etats-Unis, s'appuient sur les moyens actuellement mobilisés dans le cadre de Chammal", a poursuivi le chef du gouvernement. "12 Rafale et Mirage 2000, un Atlantique 2 et un ravitailleur C135 sont engagés. Notre frégate Montcalm, déployée en Méditerranée, continue, quant à elle, de collecter les renseignements sur la situation en Syrie", a-t-il rappelé.
Manuel Valls a de nouveau exclu mardi toute intervention terrestre française ou occidentale en Syrie, mais indiqué pour la première fois qu'une éventuelle coalition de pays voisins intervenant pour "libérer la Syrie" de l'organisation Etat islamique aurait "le soutien de la France". C'est la première fois qu'un haut responsable français apporte publiquement le soutien français à ce scénario, a confirmé à l'AFP une source diplomatique.