Un an après son éviction du gouvernement, Arnaud Montebourg a confié mercredi 19 août à l'AFP qu'il "aurait voulu avoir tort" lorsqu'il mettait en garde contre l'échec économique de la zone euro.
Arnaud Montebourg fait sa rentrée, comme chaque année depuis cinq ans, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire). Avant sa Fête de la Rose, le socialiste a l'habitude de livrer ses impressions en avant-première à l'AFP. Mercredi 19 août, l'agence a donc diffusé un entretien de l'ancien ministre de l'Economie, un an après son éviction du gouvernement. Interrogé sur les raisons de l'invitation faite à Yanis Varoufakis, l'ex-ministre des Finances forcé de démissionner de l'exécutif grec en juillet, Arnaud Montebourg estime que "les événements grecs ne concernent pas que la Grèce mais toute l'Europe, avec la sensation d'un tournant".
"Frangy sera un Frangy qui discutera de l'avenir de l'Europe (...) C'est important de faire parler les grands témoins pour l'histoire mais aussi l'avenir de l'Europe. (Varoufakis) était présent dans la négociation et il a vu et entendu", a-t-il fait valoir alors que cette invitation fait grincer des dents au PS.
Montebourg n'a aucun regret
Regrette-t-il le discours offensif prononcé il y a tout juste un an à Frangy, qui avait aussitôt entraîné son éviction du gouvernement? C'est le discours "que je tenais dans la collégialité du gouvernement depuis des mois, que j'avais tenu à Bercy au mois de juillet" et dans "des notes que j'avais adressées dès 2012 au président de la République sur la recherche de la croissance", a-t-il assuré.
"Ma position, non seulement je ne la regrette pas, mais un an après, les prédictions qui avaient été formulées par mon équipe, moi-même, de nombreux économistes, des prix Nobel, d'autres gouvernements, sont vérifiées. Ça ne marche pas. Malheureusement pour notre pays et pour l'Union européenne. J'aurais voulu avoir tort!", a ajouté l'ancien locataire de Bercy.