Fraîchement élu à la tête du PS, sans véritable surprise, Jean-Christophe Cambadélis a déroulé sa feuille de route. Il a demandé "une inflexion vers l'égalité" au gouvernement et promis que le PS ferait respecter les différents engagements contenus dans sa motion.
Enfin. Un peu plus d'un an après avoir été nommé à la tête du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis est enfin élu. Sa victoire est nette. Opposé à Christian Paul, Cambadélis récolte près de 70 % des voix. Il progresse de 10 points par rapport au vote de jeudi dernier. Paul lui stagne. "Une tâche immense se déploie devant moi", estime Cambadélis. D'un ton monocorde, le premier secrétaire dit avoir appris son élection avec "une émotion intense" et se félicite du bon déroulement de ce scrutin. "Nous n'avons pas offert le spectacle de l'UMP lors de son dernier congrès et c'est tant mieux", savoure Cambadélis qui en profite pour rendre un hommage appuyé à Martine Aubry : "Sans elle, ce succès n'aurait pas eu lieu".
Des objectifs (très) ambitieux !...
Dans ses nouveaux habits de premier secrétaire, Cambadélis déroule sa feuille de route. D'abord "faire émerger une nouvelle génération". Il veut, comme il le répète à la moindre occasion, "un renouvellement des têtes et dans les têtes". Ses autres objectifs ? Aller vers les 500.000 militants, garder "les mains libres" pour la l'organisation (ou non) d'une primaire, nouer des alliances avec les écologistes et le parti communiste, enfin tenir une "grande convention" à l'automne 2016 pour mettre en place une "stratégie d'alliance populaire".
Chacun sait pourtant, au Parti Socialiste comme à l’extérieur du Parti que les ambitions et les objectifs affichés sont, pour la plupart d’entre eux, inatteignables : 500 000 adhérents lorsque l’on est à 130 000 et que l’on en a perdu près de 50 000 en deux ans, cela relève du phantasme. Quant à l’alliance avec les écologistes et le Parti Communiste, même si elle se faisait pour des raisons électoralistes, quelle crédibilité aurait une telle alliance ?..
Cambadélis demande au gouvernement "une inflexion sur l'égalité"
L'enjeu est aussi idéologique : "Nous allons tenter de sortir des concepts construits dans les années 1960. Nous devons être en capacité de revisiter nos fondamentaux". Critiqué pour son absence dans les débats, pour n'être qu'un parti d'accompagnement, de service après-vente du gouvernement, Cambadélis a désormais – s'il le souhaite – le moyen de se faire entendre. Pendant la campagne, différents ministres ont expliqué qu'il ne fallait être dupe, que ce que proposait la motion de Cambadélis ne serait pas appliqué. "C'est la feuille de route du PS, pas du gouvernement", soulignait alors un ministre. "Les mesures que nous avons proposées dans notre motion devront toutes êtes engagées", réplique Cambadélis. Comme un signe, le bureau national du PS se tiendra le lundi, "pour que le PS puisse parler avant que les décisions ne soient prises".
Il n’y a plus de fronde
D'ici la fin du quinquennat, l'ancien bras droit de DSK demande au gouvernement "une inflexion sur l'égalité". Il délaie : "Comme le président l'a dit à Carcassonne, le temps de la redistribution est arrivé. Nous avons plus de marges de manœuvres que quand nous sommes arrivés. Pendant deux ans, nous avons privilégié le redressement de la France. Aujourd'hui, nous sommes dans une autre phase. Nous sommes dans un autre contexte". Dernière nouvelle qui fera plaisir au gouvernement, Cambadélis annonce qu'"il n'y aura plus de fronde". Il est la dans le délire de la victoire car les célèbres « frondeurs » du Parti Socialiste n’ont pas désarmé, bien au contraire. Si l’on a bien compris leur message ( ?) la fronde va plutôt se porter au sein du PS qu’à l’Assemblée Nationale. Donc Cambadélis a plutôt des soucis à se faire. D’autant plus que Martine Aubry a, elle aussi posé un certain nombre de conditions ?....