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21 avril 2015 2 21 /04 /avril /2015 11:00
EPR  DE FLAMANVILLE : NOUVEL INCIDENT DE CONSTRUCTION !...

 

 

Le réacteur nucléaire de 3ème génération construit par Areva à Flamanville a été conçu pour « offrir le niveau de sureté le plus avancé, capable de faire face aux événements les plus improbables ». La réponse d’Areva au scepticisme engendré par l’accident dramatique de Fukushima en mars 2011. C’est donc sur cette base que la filière française du nucléaire, conduite par Areva et EDF s’est lancée à la conquête du monde. En Finlande d’abord ou une centrale est en construction et a aujourd’hui accumulé neuf ans de retard et 4 Milliards d’Euros de pertes pour Areva. En Chine également ou deux centrales sont en cours de construction. En France enfin à Flamanville où un chantier a été démarré en 2007. Après avoir accumulé, lui aussi cinq ans de retard et vu son budget passé de 3,3 Milliards à 9 Milliards d’euros. En novembre dernier la mise en service a été une nouvelle fois repoussée à 2017. La semaine dernière un défaut « grave » sur le couvercle de la cuve a été mis en évidence. Il pourrait bien entrainer un retard de plusieurs mois supplémentaires…et il inquiète fort la Chine.

 Il y a neuf ans était fondu le couvercle de la cuve défaillante de Flamanville, aujourd’hui montré du doigt par l’Autorité de sûreté nucléaire. Dernier épisode d’une longue séries d’aléas mais qui pourrait bien sonner le glas des ambitions nucléaires de la France.

 

2006-2010 : fabrication

Le couvercle et le fond de la cuve de l'EPR de Flamanville sont fondus par Creusot-Forge, filiale d'Areva, à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire). Un lingot d'acier allié avec du nickel est forgé et embouti. La cuve (13m de haut, 5m de diamètre et 425 tonnes), contient le cœur du réacteur. Elle doit résister aux chocs thermiques et aux très hautes pressions (125 bars à comparer aux 5 bars d’une cocotte minute). Sa fabrication, contrôles compris, dure près de trois ans. "La plupart des essais sont non destructifs : ultrasons, radiographie… Il faut vérifier l'absence de fissures", résume Julien Collet, directeur général adjoint de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN). Un deuxième type d'essais, destructifs, est pratiqué sur des pièces "jumelles" du futur couvercle de Flamanville. Objectif : valider le procédé de fabrication. Des échantillons prélevés dans les zones les plus exposées aux variations de pression et de température sont soumis à des tests de traction et de chocs. "À ce stade, les pièces étaient conformes et le couvercle usiné avait réussi l'épreuve sous pression qui le teste à 1,5 fois la pression maximale", décrit une experte.

 

2010-2012 : adaptation à la réglementation

Mais ce n’est pas tout car la cuve de Flamanville, "qualifiée initialement", doit alors se mettre en conformité avec un arrêté datant de 2005 (!) mais dont l'application a quelque peu traîné. Ce texte relatif aux équipements sous pression nucléaires (ESPN) accroît les exigences de l'ASN vis-à-vis des fabricants. Après deux ans de discussions avec l'ASN, Areva présente enfin, courant 2012, un programme d'essais de qualification du procédé de fabrication de la cuve et de son couvercle compatible avec ces nouvelles règles.

 

Janvier 2014 : installation à Flamanville

Areva livre la cuve à EDF à Flamanville (Manche) en octobre 2013. Trois mois plus tard, elle est installée dans le réacteur sans attendre les derniers tests, qui ne seront réalisés qu'en septembre 2014! Le fabriquant estime alors que ces essais ne sont qu'un rattrapage de la réglementation et que la pièce est intègre, sans risque de fissure. L'ASN ne s'oppose pas à l'installation mais s'assure que cela ne l'empêchera pas de vérifier certains paramètres.

 

Décembre 2014 : révélation de l'anomalie

L'ASN valide le programme d'essais d'Areva qui vise à mesurer la résilience, la capacité à résister à la propagation d'une fissure. Ils ne concernent plus seulement les zones les plus sollicitées par la pression et la température mais d'autres, plus centrales, du couvercle, là où l'anomalie va apparaître. En septembre, Areva réalise les tests sur une cuve comparable à celle de Flamanville. En décembre, les résultats communiqués à l'ASN "mettent en lumière un défaut de maîtrise de la qualité des fabrications, ayant un impact sur les caractéristiques mécaniques des matériaux". En cause, la teneur en carbone de l'acier : "On mesure 0,30% de carbone, loin de l'objectif de 0,18 % et du seuil maximal fixé à 0,22%!", s'alarme Yannick Rousselet, spécialiste du nucléaire chez Greenpeace. La résilience de certaines zones est "inférieure à la limite réglementaire", affirme l'ASN.

 

Et maintenant?

Areva va proposer à l'ASN une campagne de tests pour réévaluer la qualité de la cuve. Pour ces essais destructifs, le couvercle d'abord destiné à l'EPR britannique de Hinkley Point sera utilisé. Pour Thierry Charles, directeur de la sûreté à l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), "il faut caractériser l'ampleur de l'anomalie et son impact sur la sécurité, modéliser la résistance de la cuve face aux variations de pression et de température, voir si certains modes de fonctionnement éviteraient le problème". L'IRSN et l'ASN devraient conclure d'ici à un an. Ensuite? L'éventail des scénarios est large : utiliser la cuve telle quelle, imposer des contrôles renforcés, remplacer son couvercle, chauffer l'eau de refroidissement pour réduire le choc thermique à l'intérieur du réacteur, faire tourner l'EPR en sous-régime à 900 MW au lieu de 1.650 MW, remplacer la cuve entière… voire signer l'arrêt du chantier!

Et pendant ce temps les chinois s’inquiètent.. À juste titre.

 

Source :  Le Journal du Dimanche 21-04-2015

 

 

 

 

 

 

 

 

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