L'ex-ministre du Logement Cécile Duflot (Europe Ecologie - Les Verts) a affirmé dimanche 15 mars qu'un retour des écologistes au gouvernement n'était possible que si la politique menée par Matignon "changeait" en faveur "de la transition écologique".

Un retour des écologistes au gouvernement n'est possible, selon Cécile Duflot, que si la politique de Matignon "va dans le bon sens". Invitée dimanche du Grand Rendez-vous « iTélé - Europe 1 - Le Monde », l'ancienne ministre du Logement a précisé qu'il fallait notamment "que la politique globale aille dans le sens de la transition écologique." La politique du gouvernement "ne fonctionne pas à court terme, on voit l'augmentation du chômage, l'aggravation de la pauvreté, et la situation politique (...) Quand on est dans cette situation politique, on peut décider de changer, ça n'est jamais scandaleux", a-t-elle ajouté.

Pas de "verdissement" du gouvernement

Alors que les journalistes lui opposaient un "verdissement" de l'exécutif, à l'heure où François Hollande pose les bases de la conférence climat qui aura lieu fin 2015, Cécile Duflot a répondu : "Soyons sérieux. Vous pouvez me dire comment au-delà des discours, la politique du gouvernement s'est verdie? Le nucléaire est l'avenir de la France? Les crédits pour l'agriculture biologique ont été diminués de 25%, l'argent négocié dans le budget précédent pour l'isolation des bâtiments a été sabré..." Elle a demandé par exemple que l'accent soit mis sur "la transition énergétique", une "position européenne sur le climat ambitieuse", la réorientation "des crédits de la Défense concernant la dissuasion", une meilleure utilisation de l'argent du Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), etc.

Emergence d’une nouvelle force politique

Pour expliquer son opposition à un retour au gouvernement, alors que plusieurs ténors d'EELV y sont favorables, la députée de Paris a dit "l'immense déception" de "beaucoup d'écologistes" car l'accord PS-EELV de 2011 "n'est pas respecté". Son parti est-il "cuit" à cause des tiraillements sur le retour au gouvernement? "J'ai l'impression du contraire", a-t-elle répondu. Cécile Duflot a toutefois souhaité l'émergence d'une "nouvelle force politique", ce qui ne se "fera pas par des accords d'appareil au sommet". Ce serait un Syriza à la Française? "Ce que je veux, effectivement, c'est faire gagner l'écologie. Que ça bouge dans les entreprises, dans la société, jusqu'au sommet de l'Etat. Pour que ça bouge au sommet de l'Etat, il faut effectivement faire une force politique capable de gagner", a-t-elle acquiescé.

Si François Hollande et Manuel Valls veulent faire éclater Europe Ecologie-Les verts, ils savent ce qu’ils doivent faire : appeler au gouvernement un de ceux qui en meurent d’envie : Jean-Vincent Placé, François de Rugy, Barbara Pompili ou un autre…