Du jamais vu dans le monde très concurrentiel de la construction automobile ou chacun protège jalousement ses inventions : Toyota met à la disposition de ses concurrents tous les brevets déposés dans le domaine du moteur à hydrogène, domaine dans lequel le constructeur japonais à pris une avance considérable sur tous ses concurrents. Un élément nouveau peut être : le débat sur la transition énergétique devient un enjeu important alors que Paris doit accueillir à la fin de l'année la conférence internationale sur le climat. Dans ce contexte, l'initiative de Toyota pourrait donner un véritable envol à la technologie de la pile à combustible à hydrogène. Avec, à la clef, des voitures aux performances comparables aux véhicules thermiques mais avec zéro rejet de CO2, une autonomie de 500 km pour un plein fait en trois ou quatre minutes...
5 000 brevets disponibles.
Le constructeur nippon est en pointe dans ce domaine avec la commercialisation de sa première voiture de série, la « Mirai » depuis quelques semaines au Japon. Toyota a décidé, un peu comme dans le monde du high-tech, de permettre aux autres constructeurs automobiles ou dans les autres domaines d'utiliser et d'aller piocher gratuitement jusqu'en 2020 dans son catalogue des 5 000 brevets existants pour produire et vendre cette technologie. Objectif : permettre une diffusion plus large et accélérer son développement grâce à la diminution des coûts de recherches pour les autres. A terme, une généralisation de cette technologie permettrait à Toyota de s'affirmer comme étant le leader mondial et d'en engranger les fruits financiers. En outre, comme le constructeur a considérablement investi sur la pile à combustible, un retour sur investissement ne sera possible que si des réseaux de distribution de station d'hydrogène se mettent en place et si la concurrence existe entre les constructeurs avec de nouveaux modèles.
L'hydrogène pourrait répondre aux besoins d'énergie.
«L’hydrogène peut provenir de nombreuses ressources naturelles ou de sous-produits des activités humaines telles que les boues d’épuration. Il peut aussi être produit à partir de l’eau en exploitant l’énergie renouvelable comme le soleil ou le vent. Une fois compressé, il présente une densité énergétique plus élevée que celle des batteries et il est assez facile à stocker et transporter » précise Toyota. « Il pourrait ainsi répondre aux besoins futurs de production d’énergie et pour de nombreuses autres applications. Les piles à combustibles génèrent de l’électricité à partir de l’hydrogène. Elles peuvent donc contribuer à donner naissance à une future société de l’hydrogène et à accélérer la diversification énergétique.»
La France en retard.
Le pari pourrait être judicieux. Toyota n'est pas le seul constructeur automobile à croire à cette technologie. Honda, BMW, Hyundai sont aussi sur les rangs. Les réseaux de distribution sont en train de se créer en Californie, au Japon ou encore dans l'Europe du nord et en Allemagne. Air Liquide qui a déjà fourni une soixantaine de stations de distribution d'hydrogène dans le monde devrait rapidement atteindre les 400 points de vente. En Europe, cinq constructeurs - BMW, Honda, Daimler, Toyota et Hyundai - et plusieurs partenaires industriels ont conclu un partenariat de 38,4 millions d'euros pour « mettre en application les technologies et les infrastructures qui permettront aux véhicules équipés d’une pile à combustible de constituer une alternative viable et écologique pour la circulation européenne de demain».
Et en France ? Si un rapport parlementaire de janvier 2014 fait état des perspectives de cette technologie et si François Hollande a reçu le 17 décembre, les chefs d'entreprise impliqués dans l'hydrogène, le développement est à la traine. Problème: les constructeurs automobiles français ont des stratégies différentes. Renault pousse la voiture électrique avec des batteries nécessitant de longs temps de charge et PSA mise sur une vision de court et moyen terme avec des voitures hybrides (moteur thermique/électricité).
Le village Olympique de Tokyo 2020 alimenté par des piles à combustible.
Pour prouver que cette technologie est au point, Tokyo devrait même offrir une belle vitrine à cette technologie lors des Jeux Olympiques de 2020. Le village olympique qui accueillera environ 17000 athlètes devrait être une «ville hydrogène» où l’électricité et l’eau chaude seront générées à partir de cette ressource grâce à des piles à combustible. En outre, les athlètes seront véhiculés par des bus ou des voitures à pile à combustible.
La Mirai première voiture à hydrogène de série
Toyota vient de commercialiser sa première voiture à pile à combustible, la Mirai, en Asie. Ce véhicule, qui utilise une réaction chimique entre l'oxygène de l'air et un réservoir d’hydrogène pour créer de l'électricité devrait débarquer cette année en Europe aux alentours de 50 000 euros. Cette voiture fonctionnant selon le principe de l'électrolyse inversée : de l'électricité est générée en faisant passer dans un circuit des électrons extirpés d'atomes d'hydrogène. Ces derniers se combinent ensuite avec l'oxygène de l'air pour former de l'eau, seule substance rejetée par le véhicule, aurait déjà reçu plus d'un millier de commandes au pays du Soleil levant alors que le constructeur s'était fixé d'en vendre 400 en 2015.
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