Une idée qui fait beaucoup parler en occident est en phase d’essai en Inde. Un pays qui cherche une solution à l’extrême pauvreté.

L’idée avancée par le Conseiller Economique du Gouvernement indien Arvind Subramanian n’est pas une idée nouvelle en Inde non plus : un dispositif semblable est testé dans l’état du Madya Pradesh depuis 2010 et une étude économique présentée par les autorités de New Delhi donne quelques précisions sur ce revenu universel de base (RUB).

Le montant mensuel du RUB serait de 7 620 Roupies, soit 107 euros. Cela représente en fait moins d’un mois de salaire minimum dans la capitale mais ce dispositif permettrait de ramener la pauvreté  absolue de 22% à moins de 0,5% dans ce pays qui abrite plus du quart des personnes les plus déshérités du monde.

Le conseiller gouvernemental indique également la façon dont le système pourrait être financé. L’argent proviendrait essentiellement des fonds aujourd’hui distribués par quelques 950 canaux de prestations sociales qui permettent d’accorder des subventions pour la nourriture, l’eau, les engrais, le logement et beaucoup d’autres choses. Des subventions qui n’arrivent pas toujours aux personnes à qui elles sont destinées. Au total, l’ensemble de ces prestations représente 5% du PIB soit l’équivalent de ce que couterait le RUB.

Question qui se pose immédiatement : Ce revenu serait également versé aux milliardaires ? Oui bien sur s’il est vraiment « universel ». Et là commence les problèmes. Comment en effet expliquer à un fermier illettré que les dons pour la nourriture ou les semences dont il bénéficie depuis des lustres vont être remplacés par un système qui lui versera sans doute la même somme qu’au nabab qui habite une tour à étages.

La conclusion est assez simple : le projet d’Arvind Subramanian n’est pas vraiment à vocation universelle. Pour que son système fonctionne et conduise aux résultats escomptés il faudrait que seulement 75% des indiens acceptent de toucher le RUB. Alors il faudra mettre en place soit une sélection sur des critères de ressources soit espérer que les plus riches refuissent volontairement d’être inclus dans le programme…

Pour l’économiste, le RUB « est une grande idée dont, s’il est peut-être trop tôt pour le mettre en place, il est temps de discuter sérieusement. »

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