Ce matin vendredi plus d’un milliers d’amendements déposé par la gauche du sénat devaient être examinés. Dans un débat qui doit impérativement être clos dimanche à minuit au plus tard.
Alors Olivier Dussopt a demandé que le Sénat se prononce par un seul vote sur l'ensemble du projet de loi, notamment pour contrer l’obstruction menée par la gauche.
L’opposition a évidemment réagi violemment à cette annonce. Un « aveu de faiblesse », un « coup de force », un « sabordage du Sénat » avec « la complicité de la droite sénatoriale »… Autant d'expressions utilisées par l’opposition de gauche après la demande du gouvernement d’utiliser une nouvelle arme constitutionnelle : l’article 44-3, synonyme de vote bloqué au Sénat, rapporte l’AFP. Une telle mesure demande au Sénat de se prononcer en un seul vote sur l’ensemble du texte. Alors que les débats se poursuivent jusqu’à dimanche, les sénateurs n’en étaient qu’à l’article 9 jeudi soir (sur 20 articles) et que des centaines d’amendements ralentissent son examen selon le gouvernement.
Olivier Dussopt veut surtout contrer « l’opposition méthodique » de la gauche à la réforme des retraites en dégainant ce vote bloqué qui n’empêchera pas l’étude des 1 000 amendements restants, a précisé la présidente de séance Nathalie Delattre. Les débats devraient donc durer, mais il y aura un vote à la fin. « Nous avons eu ensemble 74 heures de débats » depuis le 2 février et « à chaque article, malgré des discussions de fond, l'obstruction est devenue un choix méthodique », a déploré le ministre du Travail. Il a plaidé pour « la clarté des débats ».
« Honteux » pour les écologistes
Olivier Dussopt considère aussi qu’il est « absolument essentiel que le Sénat puisse se prononcer sur le fond ». Mais cet énième passage en force a été vilipendé par la gauche, Patrick Kanner rappelant qu’avant « la grande journée de mobilisation du 11 mars, vous avez décidé de montrer vos intentions réactionnaires ». Le chef de file des sénateurs écologistes Guillaume Gontard, a qualifié d’« honteux » ce recours au vote bloqué, tandis que la communiste Fabienne Gay veut « continuer à défendre [nos] arguments jusqu'au bout » et ne rien lâcher « jusqu'au retrait » de la réforme.