Décédé le 9 février dernier à l’âge de 95 ans, Robert Badinter recevait ce jour un hommage solennel Place Vendôme, devant le Ministère de la Justice.
«Le sang sur la lame. La tête coupé d’un homme. Une vie fauchée. Ce spectacle morbide Robert Badinter y assista à l’aube le 28 novembre 1972 dans la cour de la prison de la santé. Avant il y avait eu la plaidoirie désespérée pour sauver son client», déclame le président de la République Emmanuel Macron en commençant son discours.
«Après il n’y avait plus rien que la nuit, l’odeur de sang, les visages du bourreaux. La mort sans recours, une vie tombée parce que la justice alors tuait». Et «ce matin là, à la Santé, c’est un couperet qui tranche aussi le destin de Robert Badinter». Si avant il s’opposait à la peine de mort, il la «combattra» désormais.
Robert Badinter «sera pour toujours l'avocat de cette cause, l'abolition de la peine de mort », a déclaré le président de la République Emmanuel Macron. « Le combat contre la mort devint sa raison d'être.»
«Il fut le ministre le plus attaqué de France», déplore le chef d’État
«Robert Badinter avait gagné son plus grand procès» après l’abolition de la peine de mort. «Cela suffisait-il ? Non». «Il fallait encore rendre la justice plus humaine et l’humanité plus juste», déclare Emmanuel Macron. «Le garde des sceaux voulait toujours voir une vie, simplement.»
«Vie des homosexuels, discriminée, Robert Badinter mit fin à l’opprobre légal» mais aussi «vie des détenus», car il existait «un droit» au-dessus de tout «le droit de venir meilleur même en prison, même coupable», a poursuivi le chef d’État. Avant de poursuivre : «La vie, sa vie menacée, car il fut pendant cinq ans le ministre le plus attaqué de France».
«Vous nous quittez au moment où vos vieux adversaires, l'oubli et la haine, semblent comme s'avancer à nouveau. Vos idéaux sont menacés»,
«Les morts nous écoutent. Robert Badinter, vous nous écoutez désormais et vous nous regardez. Conscience morale que rien n'efface, pas même la mort. Et vous nous quittez au moment où vos vieux adversaires, l’oubli et la haine, semblent comme s'avancer à nouveau. Vos idéaux, nos idéaux sont menacés, met en garde le président de la République. Alors je fais le serment d’être fidèle à vos serments et votre engagement.»
«Votre nom devra s'inscrire au Panthéon», déclare le président en terminant son discours
«Vous êtes là aujourd’hui, parmi nous. Les lois de la vie et de la mort comme suspendues, vaincues, abolies. Alors s’ouvre le temps de la reconnaissance de la nation. Votre nom devra s’inscrire aux côtés de ceux qui ont tant fait pour le progrès humain et pour la France, au Panthéon. Vive la République et vive la France», déclare le chef de l’État en terminant son hommage.
Source : LeFigaro.fr 14-02-2024
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