Semaine décisive pour Élisabeth Borne et la réforme des retraites. Dans les jours qui viennent, l'exécutif est face à des échéances importantes concernant sa réforme des retraites. Voici ce qui attend la Première ministre.
Élisabeth Borne devrait poursuivre ses consultations en recevant Marine Le Pen mardi à Matignon, et les représentants des collectivités locales mercredi. Les précédentes consultations de ce type se sont révélées infructueuses. Mercredi dernier, les représentants syndicaux ont en effet claqué la porte après une rencontre-éclair avec la Première ministre, lui reprochant de ne pas vouloir négocier sur le report de l'âge légal de 62 ans à 64 ans, bête noire des partenaires sociaux.
De même, la rencontre avec Marine Le Pen pourrait rapidement tourner court. Selon BFMTV, la cheffe du Rassemblement National voudrait « survoler », cette réunion, qualifiée par un proche de Le Pen de simple « visite de courtoisie républicaine ». Discret, voire effacé, lors des débats au Parlement sur la réforme des retraites, le Rassemblement National n'en demeure pas moins opposé, défendant dans son programme la retraite à 60 ans avec 40 annuités.
L'épreuve de la rue, puis celle des sages
L'étape suivante de ce parcours semé d'embûches, c'est une nouvelle journée de grève et de manifestation le jeudi 13 avril, à l'appel de l'intersyndicale. La mobilisation semble toutefois s'essouffler ces dernières semaines. « Ça devient plus dur pour certains salariés parce qu’à chaque fois c’est une perte de salaire », reconnaît le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger.
Ces manifestations interviendront à la veille de la décision du Conseil constitutionnel, qui devra statuer sur la conformité de la réforme des retraites à la constitution. Une censure, si elle était totale, représenterait un véritable camouflet pour le gouvernement et pour sa cheffe Élisabeth Borne et risquerait de dégénérer en crise politique.
Face à toutes ces épreuves, la Première ministre se retrouve-t-elle sur un siège éjectable ? La locataire de Matignon a multiplié les déclarations qui ont agacé à l'Elysée ces derniers jours. Elle a notamment appelé à ne pas « brusquer les choses » et « humilier les syndicats ». Une sortie qui a été vue comme une manière de se distinguer du chef de l'Etat. Elle a toutefois également assuré son parfait « alignement » sur le Président de la République et affirme pouvoir « encore être utile dans la crise que traverse notre pays ».
« Avec le président de la République, nous avons convenu qu’on se donnait de la visibilité sur les prochains mois » a-t-elle déclaré. De quoi donner à la Première ministre un léger sursis. En attendant de lui trouver un successeur ?
Source : LeJDD.fr 11-04-2023