
Marine Le Pen a déclaré vendredi 27 mars à France 5 ne "pas penser" que les chambres à gaz "soient un détail de l'histoire", se démarquant des propos tenus par son père, Jean-Marie Le Pen, mercredi devant le Parlement européen.
"Non, je ne pense pas que cela soit un détail de l'histoire", a déclaré la vice-présidente du Front national lors de l'émission "Riposte" qui sera diffusée dimanche, comme on lui demandait si elle "désapprouvait" les propos de son père.
Marine Le Pen a rappelé qu'elle s'était "exprimée" sur ce sujet "à de multiples reprises".
"Je dis ce que j'ai toujours dit: je ne partage pas sur ces événements la même vision que mon père", avait-elle ainsi affirmé en avril 2008.
Pour la vice-présidente du FN, le fait que le président du FN réitère ses propos sur les chambres à gaz pour lesquels il a déjà été condamné par le passé prouve "que l'influence politique que l'on (lui) prête sur (son) père est largement surévaluée".
Mercredi au Parlement européen, Jean-Marie Le Pen a déclaré sous les huées: "Je me suis borné à dire que les chambres à gaz étaient un détail de l'histoire de la guerre mondiale, ce qui est une évidence".
Marine Le Pen fait valoir que "Jean-Marie Le Pen n'a jamais nié aucun des événements de la seconde guerre mondiale" et voudrait en fait que l'on donne la même importance à toutes les victimes de la seconde guerre mondiale.
Elle rappelle que Jean-Marie Le Pen, qui a perdu son père durant cette guerre, "est une des dizaines de millions de victimes de ce conflit qui a été affreux".
"La spécificité de la Shoah en a fait un symbole de la seconde guerre mondiale. Lui, pupille de la nation, cherche en réalité à élargir la mémoire collective à l'ensemble des victimes. Il le fait sûrement de manière maladroite", dit-elle, en ajoutant: "La preuve, c'est entendu comme le fait de minimiser le génocide juif", ajoute-t-elle.
Elle affirme que son père "ne nie pas, ni la réalité du génocide juif, ni l'ensemble des événements de la seconde guerre mondiale".
La Shoah "c'est un symbole de la seconde guerre mondiale et parce qu'il est Jean-Marie Le Pen quand il dit cela ("les chambres à gaz sont un détail", ndlr), c'est entendu comme une blessure". Pour elle, "quelqu'un d'autre l'aurait dit, peut-être que cela n'aurait pas été ressenti comme une blessure".
Source : Liberation.fr 28-03-2009