La France est empêtrée dans une crise sans précédent. Tous les clignotants ou presque sont au rouge : chômage, croissance, dette, commerce extérieur, pouvoir d’achat,.. L’Europe est également en train de s’enfoncer dans une crise financière et monétaire qui requiert des décisions urgentes. Et pendant ce temps là le parti Socialiste français fait de la basse politique politicienne. En particulier au Sénat où il vient d’acquérir la majorité. La semaine dernière c’était un long débat sur la suppression des délégués territoriaux dont la mise en place a été votée il y a quelques mois à peine par la majorité UMP. Aujourd’hui jeudi 8 décembre c’était le droit de vote aux étrangers. Des débats qui n’ont aucune chance d’aboutir à quoi que ce soit puisque notre Constitution donne le dernier mot à l’Assemblée Nationale qui, bien évidemment devra voter un texte contredisant celui des Sénateurs. Autrement dit tout cela n’a qu’un seul but : se faire plaisir alors qu’il y a bien mieux à faire dans le contexte actuel.
François Fillon : « Comme la République, la citoyenneté française est une et indivisible »
François Fillon a tenu à s'exprimer jeudi 8 décembre en ouverture du débat au Sénat sur le droit de vote des étrangers. Et il a très bien fait de profiter de cette occasion pour dire aux élus de gauche combien leur débat était stérile. « Je suis venu vous exprimer mon opposition à cette proposition de loi au nom des enjeux qu'elle reflète et qui d'une certaine manière la dépasse ». Exceptionnellement, le Premier Ministre s'est exprimé, au Sénat, en ouverture du débat sur la proposition visant à accorder le droit de vote des étrangers. Une proposition contre laquelle el gouvernement et la droite est vent debout. Mais le Sénat est passé à gauche. "Aucune des raisons avancées ne justifie, à mes yeux, ce travail de sape d'un des fondements de notre République", a proclamé le Premier ministre, applaudi à de multiples reprises sur les bancs de la droite et qui après son intervention est resté plus d'une heure dans l'hémicycle.
Sans surprise, François Fillon, qui avait prévenu vouloir s'opposer "de toutes (ses) forces" à cette proposition, a développé un par un les arguments de la droite et tenté de démonter ceux de ses adversaires. "Du lien entre nationalité et citoyenneté découle celui entre la nationalité et le droit de vote", a relevé le chef du gouvernement, selon qui, "comme la République, la citoyenneté française est une et indivisible". "Nous sommes une nation d'intégration, nous ne sommes pas une nation mosaïque!", a-t-il encore clamé avant de rebondir : "dissocier le droit de vote de la nationalité française, c'est prendre le risque de communautariser le débat public".
Selon le chef du gouvernement, "nous perdrions beaucoup si nous voyions fleurir des listes de candidats se réclamant de leur nationalité étrangère pour briguer des voix". Pourquoi ne pas suivre la voie ouverte par le droit de vote accordé aux ressortissants européens? Ce choix "historique" a été fait car "nous voulons qu'émerge une citoyenneté européenne", a plaidé le chef du gouvernement. N'est-ce pas un moyen de faciliter l'intégration? "Croyez vous que les pays qui ont élargi leur droit de vote aux étrangers aient résolu leurs problèmes d'intégration?", a-t-il rétorqué, citant le Royaume-Uni et les Pays-Bas. "A l'évidence, un étranger qui réside de longue date en France, qui respecte nos lois et qui s'investit n'aura aucune difficulté à obtenir la nationalité française", et donc à obtenir le droit de vote, a-t-il également noté.
François Fillon dit à la gauche du Sénat qu’il « reprouve la méthode utilisée »
Le droit de vote, c'est la conséquence "d'un parcours d'adhésion à notre communauté nationale" et, "quitte à choquer certains d'entre vous, je veux dire que c'est aux étrangers de faire l'effort de s'ancrer dans la République", a encore argué François Fillon. En conclusion, "la gauche s'engage dans une voie dangereuse avec légèreté. Elle prend le risque de vider la nationalité et la citoyenneté française de leur substance", a-t-il asséné.
Au préalable, il avait aussi dit "réprouver" la "méthode utilisée", en référence à l'ancienneté du texte mis à l'ordre du jour, qui remonte à mai 2000, sous le gouvernement de Lionel Jospin. "Je la réprouve car elle crée un brouillage démocratique qui affaiblit la cohérence politique de nos institutions", et le Sénat n'est "certainement pas conçu pour exhumer une proposition de loi vieille de dix ans", a dit François Fillon.
Pour Rebsamen, Fillon « met sous pression » la France
Des déclarations qui n'ont pas plu au patron des sénateurs PS, François Rebsamen a accusé jeudi au Sénat François Fillon de "mettre sous tension" la société française par les arguments qu'il oppose au droit de vote des étrangers. "Avec vos positions vous mettez notre société sous tension" a lancé le sénateur-maire de Dijon lors du débat sur la proposition de loi de la gauche sénatoriale autorisant le droit de vote des étrangers non-communautaires aux municipales. "Il n'y a pas de pire ferment pour le communautarisme que le refus de la reconnaissance d'une citoyenneté de résidence" a-t-il ajouté. Le Premier ministre a ouvert exceptionnellement le débat pour manifester son opposition à un texte qui selon lui constitue un "travail de sape d'un des fondements de notre République".
"Un travail de sape, est-ce que cela voudrait dire que les étrangers non communautaires ne respectent pas les droits de la République?" a répliqué M. Rebsamen. Le président du groupe PS s'en est vivement pris au ministre de l'Intérieur Claude Guéant "qui quotidiennement développe un antagonisme primaire entre l'étranger et nous". "La recherche du bouc émissaire se fait toujours dans les période de crises", a-t-il ajouté.
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