Initialement conçu pour motoriser les monoplaces 500 F2 de Ferrari, le moteur 4 cylindres de l’ingénieur Aurelio Lampredi sera plutôt utilisé sur les voitures de sport de la marque au cours des années 50. Plusieurs prototypes sont engagés en course par l »équipe compétition de Ferrari en 1953. L’année suivante deux voitures sont produites avec le moteur 4 cylindres : la « 500 Mondial » avec 2 litres de cylindrée et la « 750 Monza » qui, elle, va bénéficier d’une cylindrée beaucoup plus importante de 3 litres.
Pour les ingénieurs de Ferrari il faut augmenter à la fois la puissance et le couple maxi pour être vraiment compétitifs. Les développements de moteurs vont donc être intensifiés. Au début de l’année 1955 la cylindrée maximum est maintenant de 3 432 cc. Connu comme le « Tipo 129 » cette version du moteur 4 cylindres de 1955 retient les principes du moteur original d’Aurelio Lampresi mais le bloc cylindre et la culasse sont fabriqués en alliage léger. Alimenté par deux carburateurs Wéber le "Tipo 129" produit une puissance maxi de 280cv à 5 000 t/mn et un couple maxi de 380 Nm à 4000 t/mn.
Couplé à une boite de vitesses à cinq rapports le moteur est implanté dans le châssis « tipo 510 » qui est pratiquement identique à celui de la 750 Monza de production. Un châssis formé essentiellement de tubulures elliptiques.
Dans la tradition de Ferrari, la nouvelle voiture de compétition va tirer son nom de la cylindrée unitaire du moteur. Elle est donc baptisée 857 S ou Sport. Le châssis roulant est confié au carrossier de Modène Scaglietti qui régulièrement habille les voitures sportives de la marque Ferrari. La carrosserie sera réalisée entièrement en aluminium pour optimiser encore le poids de la voiture qui atteindra 860 Kg.
Trois exemplaires seront fabriqués spécialement pour la Scuderia Ferrari en fin d’année 1955. Une quatrième 857 Sport est vendue aux Etats Unis. Les voitures de la Scuderia auront une carrière assez brève en compétition. Leur meilleur résulta fut la victoire dans le Giro di Sicilia en 1956. La carrière américaine de la quatrième voiture sera un peu moins éphémère car dans les mains de deux pilotes de renom Phil Hill et Caroll Shelby.
La raison pour laquelle la Scudéria Ferrari abrège la carrière des 857 Sport est que sa remplaçante est déjà arrivée. Il s’agit de la 860 Monza. Le moteur est toujours le « Tipo 129 » accouplé cette fois à une boite de vitesses à quatre rapports. Quant au châssis c’est celui du modèle 290 MM équipée d’un moteur V12 dont la rigidité est beaucoup plus importante à poids a peu près équivalent.
Trois 860 Monza sont construites et l’une d’entre elles sera transformée dans la définition de la 290 MM quelques temps plus tard. Les 860 Monza sont prêtes pour la saison 1956 qui commence aves les 12 Heures de Sebring où les deux Ferrari engagées pilotées par Fangio et Castellotti et Musso et Shell, se classent première et seconde. Shell conduira également la 860 Monza à la victoire lors du GP de Rouen.
Ce type de saison sera tout de même exceptionnel pour Ferrari qui remportera d’avantage de victoire avec ses V12 qu’avec ce quatre cylindres. On pense même que ces victoires de 1956 sont plutôt dues à la qualité des pilotes engagés, notamment Juan Manuel Fangio qu’à la performance pure des voitures.
La voiture présentée ici (châssis 0604M) est celle qui a remporté les 12 Heures de Sebring en 1956 pilotée par Juan Manuel Fangio et Eugenio Castellotti. Elle sera maintenue en compétition jusqu’en 1959 détenue par deux collectionneurs de Ferrari. Elle est maintenant la propriété d’un britanique et fut récemment engagée dans la course du « Goodwood Revival » Elle a également été présentée lors du Concorso d’Eleganza Villa d’Este de 2007 où ont été prise la majorité de ces photos.
Je recommande à tous les passionnés de l'automobile et de son histoire les remarquables sites (en anglais) cités ci-dessous. Ils présentent, outre des commentaires et données techniques très complètes, de magnifiques photos sur la production automobile mondiale
ultimatecarpage.com
supercar.net
swisscarsighting.com
mais il y a aussi un site en Hongrois sur lequel il faut se contenter de regarder les photos :
autogaleria.hu
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