Il n’y a pas eu de surprise a Moscou ce dimanche 4 mars. A l'issue du premier tour de l'élection présidentielle russe, le Premier ministre Vladimir Poutine a été élu avec 61,8% des voix, après dépouillement de 14,5% des bureaux de vote, a annoncé la commission électorale russe. Un scrutin qui aurait été émaillé de fraudes. Des fraudes qui devraient être notifiées dès lundi par les opposants qui s’étaient invités dans les bureaux de vote pour surveiller attentivement le scrutin et surtout le dépouillement.

Un habile jeu de passe-passe. Vladimir Poutine est redevenu ce dimanche président de la Russie. Le leader de Russie unie a remporté haut la main (et comme attendu) le premier tour de la présidentielle. Selon les premiers résultats publiés après la clôture du vote, l’actuel Premier ministre serait élu avec 61,97% des suffrages. Pour sa part, le communiste Guennadi Ziouganov obtiendrait 17,7%, tandis que le populiste Vladimir Jirinovski s’adjugerait 7,8% des suffrages. Au total, la participation s'est élevée à plus de 58% en début d’après-midi, d’après les chiffres préliminaires de la commission électorale.

"Cette victoire au premier tour était évidente", a réagi Sergueï Govoroukhine, le chef de campagne de Vladimir Poutine, précisant qu’"il n'y aura pas de deuxième tour", a-t-il ajouté, cité par Interfax. Pour célébrer sa victoire, l'ex-agent du KGB pourrait faire une apparition lors d'un grand meeting dimanche soir place du Manège, à côté du Kremlin. Une scène avec des écrans géants et des hauts parleurs dignes d'un concert de rock ont été installés dans la journée, sachant que 100.000 de ses partisans sont attendus pour fêter sa victoire.

Un scrutin « de voleurs »

Toutefois, de très importantes forces de police ont été mobilisées dans le centre de la capitale pour dissuader toute velléité de contestation. Au total, quelque 36.500 hommes, dont des soldats des forces armées du ministère de l'Intérieur, ont été répartis dans la ville, selon les autorités.

De fait, même si aucun groupe d'opposition n'a appelé officiellement à manifester dimanche soir, les autorités veulent éviter tout débordement. Lors du scrutin dimanche, les représentants de certains candidats, des opposants et les organisations d'observation électorale affirment avoir recensé quantité de fraudes. Le site control2012.ru, mis en place pour comptabiliser les infractions constatées par la Ligue des électeurs ou le parti démocrate Labloko, avait comptabilisé dans l’après-midi plus de 4.500 cas de violation de la législation électorale. Guennadi Ziouganov, le candidat communiste a dénoncé pour sa part un scrutin "de voleurs, absolument malhonnête". Pour lui, cette élection apparaît tout simplement "indigne".

Un grand rassemblement lundi

Ces trois derniers mois, une coalition de libéraux, nationalistes et de personnalités de la culture et des médias a mobilisé des dizaines de milliers de personnes lors de manifestations dans la capitale et dans d’autres villes du pays. Leur slogan : "La Russie sans Poutine". Surtout, l'opposition a appelé à un grand rassemblement Place Pouchkine, dans le centre-ville lundi 5 mars au soir. Une journée qui apparaît comme une étape cruciale pour l'avenir du mouvement de contestation. Poutine avait demandé aux forces de police de laisser les manifestations se dérouler normalement, avant les élections. Qu’en sera-t-il après ce retour triomphal ?

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