Exclu du G8 en mars (la réunion devait initialement se tenir à Sotchi), la Russie ne sera pas présente au sommet des dirigeants internationaux qui s'ouvre mercredi 4 juin à Bruxelles. Les échanges porteront pourtant en grande partie sur la crise ukrainienne.
Le G8 de Sotchi est finalement devenu le G7 de Bruxelles. Le sommet s'ouvre mercredi 4 juin dans la capitale belge sans Vladimir Poutine, qui avait initialement proposé de l'organiser dans la station balnéaire russe sur la mer Noire. Après le rattachement en mars de la péninsule ukrainienne de Crimée à la Russie, Moscou a été exclu par les dirigeants des sept puissances mondiales (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Allemagne, Italie, Japon et Canada). Ces derniers évoqueront donc la crise ukrainienne, premier sujet à l'ordre du jour, sans véritable contradiction.
Sans la Russie, qui avait intégré ce club de discussions en 1998, la résolution finale se résumera ainsi à un appel à destination de Moscou et de Kiev pour "normaliser leurs relations". Les dirigeants occidentaux espèrent une désescalade de la part du Kremlin, après l'élection le 25 mai du nouveau président ukrainien Petro Porochenko. "Il y a maintenant une occasion qu'il faut saisir", a indiqué à l'AFP une source européenne pour résumer le message des membres du G7.
Poutine reste au centre du jeu
Le sommet ne prendra pas non plus de nouvelles sanctions contre la Russie, pour laisser ses chances à la fenêtre diplomatique ouverte cette semaine pour permettre de désamorcer la crise. Cela a commencé par l'arrivée mardi 3 juin en Pologne des présidents américain et ukrainien Barack Obama et Petro Porochenko, qui effectue son premier déplacement officiel. Les deux dirigeants se sont entretenus mercredi. Egalement en Pologne, François Hollande rencontre lui aussi le leader ukrainien.
Puis, en marge des commémorations vendredi 6 juin du 70e anniversaire du Débarquement en Normandie, le Président français a pris l'initiative de voir jeudi dans la même soirée Barack Obama, pour un dîner dans un restaurant parisien, et Vladimir Poutine, pour un souper à l'Elysée. Le président russe reste donc au cœur du jeu diplomatique, puisqu'il s'entretiendra aussi individuellement sur les plages normandes avec les dirigeants allemand et britannique, Angela Merkel et David Cameron, dont les pays ont des relations économiques et énergétiques étroites avec la Russie.
Obama ne veut pas s'entretenir avec Poutine
Barack Obama ne souhaite en revanche pas de tête à tête avec Vladimir Poutine. "Je suis sûr que je le verrai. Il sera là-bas", a simplement commenté, laconique, le président des Etats-Unis depuis Varsovie. "C'est son choix, je suis prêt au dialogue", affirme pour sa part le leader russe dans une interview qui sera diffusée mercredi soir sur TF1 et Europe 1. Les deux hommes ne pourront s'éviter vendredi lors d'un déjeuner au château de Bénouville puis au cours des cérémonies à Ouistreham. "S'il voit" Vladimir Poutine, Barack Obama lui dira de reconnaître l'élection de Petro Porochenko à la tête de l'Ukraine, a confié le leader américain.
La Russie a récemment lâché du lest en retirant la plupart des quelque 40.000 soldats qu'elle avait massés près de la frontière avec l'Ukraine. Elle a également repoussé lundi d'une semaine son ultimatum sur le gaz à Kiev et la menace d'une coupure d'approvisionnement. En dépit de cette intense activité diplomatique, les combats se poursuivent dans les bastions pro-russes de l'est ukrainien. Les forces de Kiev ont intensifié ces derniers jours leur offensive contre les séparatistes. L'opération, lancée depuis près de deux mois, a fait au total plus de 200 morts.
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