La Ligue arabe a exhorté dimanche les Nations-unies d'envoyer une mission de paix de l'Onu et des pays arabes en Syrie. Elle s’est par ailleurs prononcée pour le renforcement des sanctions à l’encontre de la Syrie et la rupture de toute relation diplomatique.
Réunis dimanche 13 février dernier au Caire (Egypte), les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont demandé aux Nations-unies d'envoyer une mission de paix de l'Onu et des pays arabes en Syrie, qui superviserait un éventuel cessez-le-feu. Dans une résolution, ils annoncent la fin à toute coopération diplomatique avec Damas et confirment le recours à l'arme des sanctions économiques contre le régime syrien. Des contacts vont également être pris avec l'opposition afin de lui proposer une aide politique et matérielle.
Le chef de la diplomatie saoudienne, le prince Saoud el-Fayçal, a appelé ses collègues à des "mesures décisives" après l'échec des "demi-mesures". "Combien de temps encore allons-nous rester spectateurs (...) en accordant toujours plus de temps au régime syrien pour qu'il continue à massacrer son peuple?", a-t-il déclaré. Une réunion des "Amis de la Syrie", groupe qui rassemble des pays arabes et des pays occidentaux, se tiendra le 24 février à Tunis, pour discuter des moyens de faire cesser les violences.
Le texte "condamne toute violence, d'où qu'elle vienne"
Cette proposition a été immédiatement et "totalement" rejetée par l'ambassadeur syrien auprès de la Ligue arabe, rapporte l'agence de presse officielle syrienne. Damas n'acceptera aucune résolution adoptée en son absence, a ajouté le diplomate. Le Liban et l'Algérie ont de leur côté émis des réserves, selon l'agence égyptienne Mena. Deux projets de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies sur la Syrie ont été torpillés par Moscou et Pékin, en décembre et le 4 février dernier, malgré des concessions majeures dans leur formulation pour tenir compte des préoccupations de ces deux pays alliés du régime syrien.
Ces derniers jours, l'Arabie saoudite et le Qatar ont préparé un projet de résolution à soumettre à l'Assemblée générale de l'ONU. La Russie et la Chine devraient une nouvelle fois marquer leur opposition mais l'Assemblée, qui rassemble 193 pays, est un organe consultatif où le droit de veto n'existe pas. Le nouveau texte "soutient sans réserve" le plan de la Ligue arabe pour "faciliter une transition politique" en Syrie, sans toutefois en détailler les modalités ni mentionner explicitement le président Bachar el-Assad. Le texte "demande au gouvernement syrien de mettre fin immédiatement à toutes les violations des droits de l'homme et aux attaques contre les civils". Il "condamne toute violence, d'où qu'elle vienne", du régime ou de l'opposition armée.
Une résolution à l'Assemblée
"Il y a une volonté de transmettre le dossier à l'Assemblée générale et l'Assemblée générale ne peut que soutenir ce que la majorité du Conseil de sécurité souhaite", estime un diplomate d'un des pays ayant voté finalement en faveur de la résolution. Evoquant le double veto, il ajoute : "Essayons de dépasser cela et de prendre des initiatives positives".
Sur le terrain, les tirs ont repris à Homs, la troisième ville de Syrie, après une accalmie de plusieurs heures qui a permis à quelques familles de fuir les quartiers insurgés pilonnés depuis une semaine par les forces gouvernementales. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée en Grande-Bretagne, quatre personnes ont été tuées dimanche matin dans le bombardement du quartier de Bab Amro à Homs, où une trentaine de roquettes se sont abattues. Selon les militants syriens des droits de l'homme, la répression a fait plus de 6.000 morts depuis mars 2011. L'ONU de son côté, ne donne plus de bilan faute d'informations fiables.
Informations MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)