Alors qu’il avait promis mardi 27 mars dernier d’appliquer le plan de sortie de crise de Kofi Annan visant à mettre un terme aux violences qui secouent le pays depuis plus d’un an, Bachar el-Assad continue pourtant de réprimer dans le sang la rébellion. Encore une fois le président syrien a pris des engagements vis-à-vis de la communauté internationale uniquement pour gagner du temps et se maintenir au pouvoir !.. Au moins cette fois la démonstration est faite qu’on ne peut faire confiance à cet homme. Ce nouvel épisode sera-t-il suffisant pour faire changer d’avis Russes et Chinois ?
Une fois de plus, les promesses n’ont pas été tenues. Le président syrien Bachar el-Assad a violé les dispositions du plan de paix de l’émissaire international Kofi Annan qu’il s’était pourtant engagé à respecter mardi 27 mars dernier. Les violences se sont intensifiées, faisant mercredi 21 morts dans le pays. Selon une ONG syrienne citée par l’AFP, au moins trois civils syriens ont été tués ce jour-ci dans un assaut lancé dans la province d'Idleb, tandis que deux soldats ont péri dans une attaque contre leur véhicule dans la province de Hama.
Les combats s’approchent de Damas
De plus, des combats ont éclaté jeudi 29 mars à l'aube entre l'armée et des rebelles dans la région de Zabadani non loin de Damas. Une forte explosion a notamment été entendue et des colonnes de fumée se sont dégagées près d'un barrage à Harasta, à 10 km de Damas. La liste ne s’arrête pas là, puisque de violents combats ont éclatés entre l’armée et les rebelles dans la ville de Dael, blessant huit soldat dans la province de Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays.
Un camouflet pour la communauté internationale
En réaction, le chef de l'ONU Ban Ki-moon a appelé Damas à appliquer "immédiatement" le plan Annan, qui prévoit notamment la cessation des violences par toutes les parties, la fourniture d'aide humanitaire et la libération des personnes détenues arbitrairement. Plus menaçant, Navi Pillay, le Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, a averti jeudi Bachar el-Assad qu'il "y a assez de preuves" pour engager des poursuites contre lui pour crimes contre l'humanité, au vu des actes "épouvantables" commis par son armée. La veille, le département d’Etat américain a lui aussi fait part de son inquiétude, arguant qu’il est "clair" que le président syrien n'a pas pris "les mesures nécessaires" pour appliquer le plan de l'émissaire international Kofi Annan. Puis d’appeler à "maintenir la pression" sur le président syrien.
La Ligue arabe impuissante
Pour autant, la "pression" ne devrait pas s’accroître tout de suite sur le régime de Damas. Même si la Syrie était au centre des préoccupations entre les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe réunis mercredi à Bagdad, le projet de résolution qu’ils vont proposer jeudi aux chefs d’Etat ne mentionne ni le départ de Bachar al-Assad, ni l'armement des rebelles syriens. Dans une déclaration que s’est procurée l’AFP jeudi 29 mars, les dirigeants arabes se contentent de soutenir "le légitime désir de liberté et de démocratie du peuple syrien". En guise d’explications, Hoshyar Zebari, le chef de la diplomatie irakienne, a affirmé que "c'est au peuple syrien de décider, de choisir, d'élire ses dirigeants". Et de renchérir : "Ce n'est pas à la Ligue ou à qui que ce soit d'autre en fait de dicter qui les Syriens devraient choisir." De son côté, le régime de Damas a déjà averti qu'il rejetterait toute nouvelle initiative émanant de ce sommet.
La diplomatie dans l’impasse
Pour inciter Bachar el-Assad à respecter son engagement, la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton se rendra dimanche 1er avril à la réunion des "Amis de la Syrie" à Istanbul. La chef de la diplomatie des Etats-Unis s'entretiendra avec des représentants des pays arabes et occidentaux pour évoquer d'éventuelles sanctions complémentaires à mettre en place contre Damas.
Mais la carte diplomatique apparaît plus que jamais dans l’impasse. De fait, ce n’est pas la première fois que Bachar el-Assad boude ses engagements. Malgré ses promesses à la Ligue arabe d’appliquer un plan de paix début novembre, le président syrien avait notamment accentué la répression envers les rebelles dans la ville de Homs. Une cité qui a longtemps été le symbole de la résistance au régime, avant de tomber entre les mains de l’armée début mars.
>Source : leJDD.fr 29-03-2012
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