Le président israélien Shimon Peres a indiqué, samedi 5 novembre dernier, qu'une attaque était "de plus en plus vraisemblable" contre l'Iran. "Les services de renseignements des divers pays qui surveillent [l'Iran] s'inquiètent et pressent leurs dirigeants d'avertir que l'Iran est prêt à obtenir l'arme atomique", a affirmé M. Peres à la seconde chaîne privée de la télévision israélienne. "Il faut se tourner vers ces pays pour qu'ils remplissent leurs engagements (...) Ce qui doit être fait, et il y a une longue liste d'options", a-t-il encore dit. M. Peres a tenu ces propos alors que l'AIEA doit publier le 8 novembre un rapport sur le programme nucléaire de l'Iran, que les experts israéliens jugent "alarmant". Shimon Peres n’ayant jamais été un « va-t-en guerre » il y a lieu de prendre ces avertissements israéliens très au sérieux..
Une « déstabilisation de la région » selon Alain Juppé
Une telle intervention serait "totalement déstabilisatrice" pour la région, a estimé dimanche 6 novembre le ministre des affaires étrangères français, qui juge nécessaire de durcir les sanctions. "On peut encore les durcir pour faire pression sur l'Iran et nous allons continuer dans cette voie", a déclaré Alain Juppé sur Europe 1 et iTélé. "Une intervention militaire pourrait créer une situation totalement déstabilisatrice dans la région, il faut tout faire pour éviter l'irréparable", a-t-il souligné. "Je souhaite que nous n'en arrivions pas là", a ajouté le chef de la diplomatie française.
Selon le quotidien israélien Haaretz, le rapport de l'AIEA aura "une influence décisive" sur le gouvernement israélien. Selon Haaretz, la majorité des 15 membres du cabinet israélien de sécurité est pour l'heure opposée à une attaque contre l'Iran. Seule cette instance peut arrêter une décision aussi grave.
Un accord américain serait nécessaire
Nombre de responsables israéliens soulignent qu'Israël n'est pas en mesure de lancer une telle opération sans la coordonner préalablement avec les Etats-Unis et sans le feu vert de ces derniers. Haaretz indique dimanche que lors de la dernière visite en Israël le 3 octobre du secrétaire d'Etat américain à la défense Leon Panetta, MM. Netanyahu et Barak s'étaient contentés de répondre "en termes vagues" lorsque ce dernier leur a demandé de s'engager à coordonner avec Washington toute action contre l'Iran.
L'hypothèse d'une frappe préventive d'Israël contre les installations nucléaires de l'Iran a repris corps ces derniers jours, à la faveur de fuites organisées vers les médias d'un débat qui divise les membres du cabinet de M. Benyamin Nétanyahou. L'opinion israélienne est divisée pratiquement à égalité entre partisans (41 %) et opposants (39 %) d'une attaque contre les installations nucléaires iraniennes, selon un sondage. A noter également qu’aux Etats-Unis l’hypothèse d’une destruction des installations nucléaires iraniennes est examiné très sérieusement.
L’Iran dément
"La propagande [occidentale] commence à dire que le prochain rapport de l'AIEA va présenter des documents sur une activité de l'Iran en matière de missiles, mais l'agence l'a déjà dit auparavant en présentant de tels documents et nous y avons répondu", a déclaré le ministre des affaires étrangères iranien Ali Akbar Salehi selon l'agence Isna. "Nous estimons que ces documents sont des faux et nous avons répété qu'ils sont sans fondement", a ajouté le ministre qui s'exprimait en marge d'une rencontre samedi avec son homologue du Burundi. "Mais si (l'AIEA) persiste à vouloir les utiliser, nous sommes prêts à y faire face une fois pour toutes", a ajouté M. Salehi.
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