Moscou ou Saint-Pétersbourg, comme dans beaucoup d’autres pays du monde, on fait arrêter des opposants mais au moins il y a des photographes pour prendre les clichés. Le pouvoir russe a fait arrêter au moins 170 opposants, dont l'activiste Edouard Limonov, dimanche 4 décembre dernier, jour d'un scrutin législatif verrouillé remporté par le parti de Vladimir Poutine, « Russie unie ».
Pas question de troubler le sacre électoral de Vladimir Poutine. Dimanche 4 décembre, les sites Internet d'opposition et les manifestants qui ont osé braver le régime ont payé leur insoumission. Certains des premiers étaient indisponibles, victimes d'attaques informatiques, quand au moins 170 des seconds ont été arrêtés à Moscou et Saint-Pétersbourg. Parmi les opposants évacués par la police dans la capitale, Edouard Limonov, irréductible adversaire du pouvoir, qui proclamait quelques jours plus tôt dans la presse occidentale que l’opposition en Russie était bien timide !....
Dimanche en fin de journée, le parti du Premier ministre, « Russie unie », a proclamé sa victoire. Selon des premiers résultats, il aurait remporté 49,7 % des suffrages, mais il ne perd pas la majorité absolue au parlement. Il la conserve grâce à un système de répartitions des voix complexe qui lui donne 238 sièges sur 450. Le président Dmitri Medvedev, qui doit céder sa place à son Premier ministre après la présidentielle de 2012, a jugé que le scrutin illustrait "la démocratie en action" en Russie, estimant que les résultats reflètent l'opinion. Vladimir Poutine, de son côté, s'est félicité de ce que l'élection permettra "le développement stable" de la Russie.
Le PC dénonce des fraudes "massives et systématiques"
La domination de « Russie unie » ne masque pourtant pas un profond recul des forces liées à Vladimir Poutine, qui perdraient environ 95 sièges. « Russie juste », parti de centre gauche et les nationalistes du « Parti libéral-démocrate » obtiendraient respectivement environ 13% et 11,5% des voix. Le Parti communiste resterait le deuxième parti de la Douma, avec environ 20% des voix. Ce dernier a d'ailleurs dénoncé un scrutin marqué par des irrégularités qui "ont eu un caractère massif et systématique".
Dès dimanche matin, des sites Internet d'opposition ne fonctionnaient plus. Parmi les organismes visés, l'ONG Golos, qui s'était donnée pour mission de recenser les fraudes électorales. Malgré le fait que les candidatures des partis d'opposition les plus virulents aient été bannies, malgré l'absence des partis "autorisés" dans les médias, des tricheries importantes étaient attendues. Golos entendait les répertorier sur une carte, mais sa page web demeurait inaccessible dimanche en début de soirée.
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