La Russie a connu ces derniers jours des manifestations qu’elle n’avait pas vu depuis longtemps. Motif : des soupçons de tricheries lors des dernières élections législatives qui ont donné la majorité au parti de Vladimir Poutine mais avec une baisse très sensible par rapport au dernier scrutin. Vladimir Poutine n’a pas manqué de réagir : selon le Premier ministre russe, les Etats-Unis sont derrière les manifestations qui ont eu lieu ces derniers jours en Russie pour contester les résultats des élections législatives de dimanche dernier. Des propos qui interviennent alors qu'Hillary Clinton a répété jeudi 8 décembre dernier que Washington soutenait "les aspirations du peuple russe à espérer un avenir meilleur". Dans ce contexte, le président russe, Dmitri Medvedev, a appelé au calme.
Vladimir Poutine n'a pas encore repris son fauteuil présidentiel au Kremlin que déjà il se pose en dirigeant de la Russie. L'ex-président russe, candidat lors du scrutin présidentiel de mars prochain, a retrouvé sa "logique" d'ancien agent du KGB. Selon lui, les Etats-Unis sont derrière les manifestations organisées dans le pays pour contester les résultats des législatives de dimanche dernier. Vladimir Poutine a ainsi vu dans les propos sévères sur le déroulement du scrutin tenus par la secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, lundi, "le 'la' pour certains activistes à l'intérieur du pays". "Ils ont entendu le signal et, avec le soutien du département d'Etat [américain], ils ont commencé à travailler activement", a-t-il asséné, dénonçant le versement de "centaines de millions de dollars" de fonds étrangers "dans les activités politiques" en Russie.
"Nous comprenons tous qu'une partie des organisateurs [des manifestations] agissent selon un scénario connu", a-t-il encore déclaré, avant d'ajouter : "Mais nous savons aussi que dans notre pays, les gens ne veulent pas que la situation évolue comme cela s'est passé au Kirghizstan ou il n'y a pas longtemps en Ukraine", faisant référence aux révolutions dans ces anciennes républiques soviétiques en 2005 et 2004, dans lesquelles Moscou avait déjà vu la main des Occidentaux. "Personne ne veut le chaos", a-t-il assuré, se disant "contraint de défendre [la] souveraineté" de la Russie. Les manifestants sont clairement prévenus !...
Hillary Clinton soutient le peuple russe, Medvedev appelle au calme
S'il a reconnu aux manifestants "le droit d'exprimer leur opinion", le Premier ministre a prévenu que "si quelqu'un enfreint la loi, alors les forces de l'ordre et le pouvoir doivent exiger le respect de la loi par tous les moyens légitimes". Environ un millier de personnes ont été interpellées sans ménagement lors des manifestations des derniers jours. Ils contestent toujours les résultats des législatives, selon lesquels le parti au pouvoir Russie unie est arrivé en tête avec 49,5% des voix. Le scrutin et la répression des manifestations ont été vivement condamnés par les Etats-Unis, l'Union européenne, la France et l'Allemagne. Dans ce contexte, le président russe, Dmitri Medvedev, en visite à Prague, a tenté d'apaiser les choses, souhaitant "que tout le monde se calme et que le nouveau Parlement puisse travailler".
Jeudi 8 décembre dernier, Hillary Clinton a redit que Washington soutenait "les droits et les aspirations du peuple russe à réaliser des progrès et à espérer un avenir meilleur". Une passe d'armes entre Moscou et Washington alors que les deux pays s'opposent sur le bouclier antimissile déployé en Europe par l'Otan. Ce système "ne va pas et ne peut pas menacer la capacité de dissuasion de la Russie", a-t-elle déclaré, rappelant qu'il n'était pas "dirigé contre la Russie". La secrétaire d'Etat américaine a donc appelé la Russie à revenir sur les menaces brandies la semaine dernière, quand le Kremlin avait activé un système d'alerte antimissile à Kaliningrad, enclave russe aux portes de l'UE.
Source : leJDD.fr 09-12-2011
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