Martine Aubry a repris la main au PS et elle entend bien que le dossier des retraites soit traité d'une seule voix au PS. Les différentes sensibilités du Parti socialiste se sont entendues mercredi 21 avril sur le dossier de la réforme des retraites. Elles ont conclu qu'il ne fallait pas jouer sur un seul paramètre.
Le PS est calé. Martine Aubry avait réuni les différentes sensibilités du parti pour trouver une voix commune sur le dossier des retraites. Le bureau national, l'exécutif de la formation, a accordé les violons. "Nous avons nos réponses" prêtes, a assuré l'ancienne ministre des Affaires sociales du gouvernement Jospin. Mais le plan ne sera pas présenté. "Simplement, ce n'est pas nous qui sommes au gouvernement et nous ne souhaitons pas faire des propositions pour que le gouvernement en picore une ou deux, celles qui l'arrangent, et dont on sait qu'elles ne régleront pas le problème", a-t-elle ajouté.
Le première secrétaire du PS rencontrera Eric Woerth, ministre du Travail, mardi prochain. "Dès lors que c'est juste, que c'est ouvert, nous sommes prêts à travailler mais pas le couteau sous la gorge avec une seule volonté: faire semblant d'avoir du courage", a-t-elle souligné. Le PS montre ainsi qu'il n'entend pas obéir au calendrier annoncé par le gouvernement. La gauche avait déjà dénoncé une "urgence" imposée par l'exécutif, après la publication du Conseil d'orientation sur les retraites.
Couac
Le PS avait abordé le dossier par un couac. En janvier, Martine Aubry avait semblé ouvrir la porte à une révision de l'âge légal de départ à la retraite. Elle avait ensuite exclu de revenir sur le seuil des 60 ans. La maire de Lille a esquissé la semaine dernière une "philosophie politique" sur le sujet dans Le Monde.
"En gros, on a plutôt décidé de ne rien décider, qu'il était urgent d'attendre", a confié mercredi soir à Reuters l'entourage de l'ancien premier secrétaire, François Hollande. "On ne va pas compliquer les choses. Martine Aubry souhaite ce calendrier pour des raisons proprement politiques, face à la droite, mais aussi parce que (les retraites) peuvent causer du grabuge chez nous", ajoute-t-on de même source.
Plusieurs paramètres
Des courants contraires traversent en effet le parti. L'aile gauche refuse de discuter de l'âge légal de départ et réclame de nouvelles sources de financement. A l'opposé, Manuel Valls appelle à l'allongement de la durée de cotisation. Pour Martine Aubry, l'unité prévaut au sein du PS. Il y aurait, selon elle, un "immense accord" entre socialistes pour ne pas revenir sur la réforme Fillon, qui doit faire passer la durée de cotisation à 41 ans en 2012.
La lourde de tâche de rédiger une note de synthèse revient à Marisol Touraine, secrétaire nationale chargée de la protection sociale. Le PS fera une "proposition d'architecture d'ensemble" de réforme "dans les prochaines semaines", a-t-elle expliqué à la sortie, raillant la droite qui propose des "instruments liliputiens pour résoudre des problèmes himalayens". Les socialistes sont tombés d'accord qu'on ne pouvait pas se contenter de jouer sur un seul paramètre, comme la durée de cotisation ou l'âge légal, sans envisager des solutions sur l'emploi des seniors et des jeunes, la pénibilité ou la recherche de nouvelles ressources.
Source : lejdd.fr 21-04-2010
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