Dans une tribune du quotidien « Le Monde » datée de samedi 13 août, Martine Aubry donne le détail des mesures qui, si elle était élue à l’Elysée, permettraient selon elle de favoriser l’emploi et de réduire la dette. La première secrétaire du Parti Socialiste (PS) égratigne au passage la politique du président Nicolas Sarkozy, à qui elle demande «des mesures […] dès maintenant et pour le budget 2012».

Réformer la fiscalité

Principale pierre d’achoppement : la règle d’or. Selon la candidate PS à la présidentielle, le chef d'Etat «cherche à faire oublier sa responsabilité» dans l'endettement de la France «qui aura doublé au cours des dix dernières années de gestion UMP». Dans une lettre adressée aux parlementaires, Nicolas Sarkozy a proposé dernièrement d'inscrire dans la Constitution des règles de retour progressif à l'équilibre budgétaire. Une proposition qui avait été rejetée, en bloc, par la quasi unanimité des candidats de gauche.

La première secrétaire du Parti socialiste souhaite pour sa part procéder «à une profonde réforme de la fiscalité» et en particulier «supprimer nombre de niches fiscales». Ainsi seront annulées «50 milliards de dépenses fiscales […] inefficaces économiquement et injustes socialement». Ces ressources seront allouées «pour moitié à la baisse du déficit et pour moitié» aux «priorités» que sont «l'emploi, l'école, la sécurité».

L’idée de réduire les niches fiscales n’est pas nouvelle et c’est très probablement cette idée que va mettre en œuvre le gouvernement. Le tout est de savoir quelles sont les niches fiscales que l’on peut supprimer ou « raboter ». Et là, il y a fort à parier que PS et gouvernement ne seront pas vraiment d’accord !..

Martine Aubry a sa propre « règle d’or »

Idem pour les «fruits de la croissance»: 50% iront «pour le désendettement, 50% pour les investissements du futur», voilà ma "règle d’or", celle que je suivrai [...] si je suis élue présidente», poursuit Mme Aubry. «C’est ainsi que je respecterai l’engagement européen de la France d’un retour de ses déficits en dessous de 3% en 2013», assure-t-elle.

A court terme, elle juge que M. Sarkozy doit «prendre plusieurs décisions positives, et cela dès maintenant et pour le budget 2012». Il s'agit de «supprimer la défiscalisation des heures supplémentaires» pour financer «un grand plan de création d'emplois pour les jeunes», «abaisser à 20% l'impôt sur les sociétés des entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices et l'augmenter sur celles qui privilégient les dividendes» et «engager un premier train de réduction des niches fiscales».

«Parce que la situation de notre pays est grave [...], je dis à M. Sarkozy de ne pas perdre de temps dans de faux débats sur une pseudo-règle qui ne règle rien», lance-t-elle. «Dans une démocratie, le débat avec l’opposition doit être naturel (...) Je fais aujourd’hui des propositions précises. Discutons-en, dans l’intérêt de notre pays!», demande Martine Aubry.

La proposition de dialogue est claire. Les propositions fiscales et budgétaires sont précises. La discussion entre majorité et opposition, dans une période aussi grave, peut-elle enfin s’engager ?

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