Le Parti socialiste ne donne pas de consigne de vote, lundi, pour le Languedoc-Roussillon, mais une consigne de mobilisation. La nuance donne l'ampleur de l'embarras après le succès de Georges Frêche et l'échec d'Hélène Mandroux.
"Faux cul", Martine Aubry ? L'expression est de Georges Frêche, qui n'est pas à une provocation près. La première secrétaire du Parti socialiste se trouve elle dans une position délicate. Sa candidate, Hélène Mandroux, qui a obtenu 7% des voix dimanche, ne pourra se maintenir pour le second tour. Dans un exercice d'équilibriste, le PS appelle à faire barrage à la droite, sans pour autant appeler explicitement à voter pour le président sortant, banni du PS en 2007.
Martine Aubry devait expliquer cette position lundi matin sur France Inter. Aux 68.788 électeurs d'Hélène Mandroux, elle a juste dit: "Je les appelle à faire barrage à la droite et à l'extrême droite. Je n'en dirai pas plus." A eux d'en déduire que ce barrage se traduit par un bulletin Frêche, seule liste de gauche toujours en lice.
Appel de Frêche
Benoît Hamon, porte-parole du PS, légèrement plus loquace, n'en a pas été plus explicite. "Faire barrage à la droite c'est respecter ses engagements", a-t-il souligné sur RTL. "Il y a des principes et il y a des engagements. Nos engagements sont à gauche. Et la conclusion de cette démarche, c'est que face à une droite, emmenée par Monsieur Couderc, un ancien allié du Front national, il faut faire barrage." Glisserait-il un bulletin Frêche? "Je ferais barrage à la droite", répète-t-il par deux fois, refusant de citer le nom du sortant, exclu du PS depuis 2007. La veille, Arnaud Montebourg a lui avancé qu'il irait "à la pêche" dimanche prochain, s'il était électeur du Languedoc-Roussillon.
Pour autant, Martine Aubry ne regrette rien. "Si les Français s'étaient éloignés du Parti socialiste, c'est que nous nous étions éloignés de nos valeurs et ils nous l'ont dit salement, sèchement", a-t-elle estimé. Les écologistes eux regrettent un "échec collectif". "Les conditions dans lesquelles s'est déroulée la rupture entre le Parti socialiste national et Georges Frêche ont conduit à une déperdition d'énergie et au résultat qu'on connaît. Il y a un échec réel", a déploré Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts.
Georges Frêche profite de son score, 34,28% contre 19,63% à l'UMP et 12,67% au FN. "Je proposerai une place sur ma liste à Mme Mandroux [...] Je suis pour la paix des braves", a assuré le président sortant sur France 2. Un appel rejeté par l'intéressée et par le Vert Jean-Louis Roumégas. Georges Frêche jubile de cet embarras dans lequel est plongé la rue de Solferino.
Source : lejdd.fr 15-03-2010
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