ACTE 1 : SEGOLENE ROYAL FUSTIGE SON EX-LIEUTENANT VINCENT PEILLON

Ségolène Royal, qui s'est invitée samedi aux premières rencontres à Dijon du rassemblement "social, écologique et démocrate", a fustigé l'organisateur de l'évènement, Vincent Peillon, pour son "dérapage verbal" quand il a déclaré que sa présence surprise n'était "pas désirée". "Je ne comprends pas que Vincent Peillon auquel j'ai accordé toute ma confiance et une place éminente dans l'organisation de ce mouvement puisse aujourd'hui déraper verbalement comme il l'a fait sur Europe 1", a-t-elle déclaré lors d'un point presse. La veille, Vincent Peillon avait estimé auprès de l'AFP que la venue de la présidente de Poitou-Charentes perturbait le sens de ce rassemblement puis avait parlé de "coup médiatique" sur Europe 1.
"Que tout le monde revienne dans le troupeau au sens positif du terme car on a besoin d'être chaleureux entre nous (...) Il a commis une faute politique et un dérapage verbal qui ne doit pas se reproduire", a lancé l'ancienne candidate à la présidentielle à l'adresse de son ex-lieutenant. Peillon a pris ses distances avec elle et s'est imposé comme le leader du courant qui l'avait soutenue au congrès de Reims.
"Je viendrai chaque fois que j'estimerai ma présence nécessaire"
"Je n'ai pas fait 25 ans de vie politique pour me réfréner ou pour être l'otage ou être instrumentalisée, c'est-à-dire qu'on utilise mon nom, ma capacité de mobilisation des militants et ensuite qu'on utilise tout cela pour des rapports de force", a ajouté Ségolène Royal. "Ceux qui font ce type de dérapage verbal se nuisent d'abord à eux-mêmes, nuisent au collectif, laissent planer un doute sur la confiance qu'on peut leur accorder. Il ne faut pas que cela se reproduise", a-t-elle asséné. Poursuivant sur ce registre, elle a estimé qu'il "n'y a aucune place entre nous pour les attaques personnelles". "C'est un avertissement (...) Ses propos ont été extrêmement violents. Ils n'ont aucune place dans le mouvement que j'incarne et que l'équipe qui m'entoure incarne et dont fait partie Vincent Peillon, avec le talent qui est le sien".
"Les choses avaient besoin d'être recadrées et chaque fois que j'estimerai ma présence nécessaire, je viendrai parmi les miens au milieu du travail qui est fait et au contact des militants. J'avais vraiment envie de ce contact avec les militants", a-t-elle assuré. "Je ne serai pas à toutes les réunions", a affirmé Ségolène Royal, mais "tout naturellement, je reviens travailler dans mon courant". "A tous ceux qui ont lancé une campagne sur ma solitude, qu'ils sachent bien que les seuls qui sont les experts ès solitude, ce sont les militants et les électeurs". "Personne ne va décider à quel endroit je dois être, personne n'est autorisé à parler au nom des militants et je serai là chaque fois que ce sera utile et nécessaire", a-t-elle encore prévenu. "Je pense que ma venue est un plus. (Vincent Peillon) a fait un bon travail sur l'éducation, mais il faut que les forces s'additionnent et pas qu'elles se soustraient", a-t-elle estimé.
ACTE 2 : VINCENT PEILLON : "SEGOLENE ROYAL NE PEUT PAS FAIRE GAGNER LA GAUCHE EN 2012, ELLE EST DISQUALIFIEE"
Le ton est encore monté d'un cran entre Vincent Peillon et Ségolène Royal. Le député européen n'a toujours pas digéré que l'ancienne candidate socialiste à la présidentielle, dont il a pourtant été le "lieutenant" pendant des années, s'invite samedi à Dijon aux premières rencontres du rassemblement "social, écologique et démocrate". , un événement organisé par Vincent Peillon. Ce dernier avait estimé auprès que la venue de la présidente de Poitou-Charentes perturbait le sens de ce rassemblement puis avait parlé de "coup médiatique".
"Elle est venue abîmer un événement politique majeur"
Dimanche, Vincent Peillon a donc décidé de répondre à Ségolène Royal. Invité sur Canal+, il a vertement répliqué à l'ancienne candidate à la présidentielle. "J'entends Ségolène Royal dire +je vais recadrer+. Mais il faut qu'elle se recadre elle-même", a lancé Vincent Peillon, en se demandant si Ségolène Royal entendait recadrer également "les dirigeants syndicaux, du MoDem, Daniel Cohn-Bendit, François Rebsamen...". "Je crois qu'elle voulait se recadrer dans un mouvement qui lui échappe", a estimé l'eurodéputé en rappelant l'absence de Ségolène Royal à la première rencontre organisée le 22 août à Marseille de son courant "L'Espoir à gauche".
Samedi à Dijon, "c'est un événement politique majeur qu'elle est venue, d'une certaine façon, abîmer et ça rend service à la droite", a dénoncé Vincent Peillon. "Tous les opposants à Nicolas Sarkozy veulent gagner ensemble en 2012 et de quoi parle-t-on ce matin ? On parle de Ségolène Royal et de la bisbille entre socialistes, c'est lamentable", a-t-il encore accusé. "Ségolène Royal ne pourra pas nous faire gagner en 2012", a asséné Vincent Peillon, en expliquant que l'ancienne candidate à la présidence de la République en 2007 "s'est disqualifiée hier". Ambiance des grands jours au Parti socialiste.
A suivre, très certainement....
Source : lepoint.fr 15-11-2009