Le ton était plus solennel qu’à l’ordinaire. En effet, François Bayrou donnait son premier grand meeting de campagne sur les terres du Nord jeudi 19 janvier au soir à Dunkerque. Le leader du Modem a appelé « le peuple »" à « résister » pour « ressaisir le destin de la France. »
Quelque 1.500 personnes étaient réunies jeudi soir au Kursaal, à Dunkerque (Nord). Pour son premier grand meeting de campagne, François Bayrou a axé son discours autour de deux termes : "le peuple" et "la résistance". Déjà, son slogan inscrit derrière lui donnait le ton : "Un pays uni, rien ne lui résiste." "Nous sommes là pour ressaisir le destin de la France. D'habitude, j'essaie de fuir les grands mots mais, là, je parle en père de famille, au nom de tous les pères et de toutes les mères de famille (...) au nom des jeunes qui sont là et des jeunes qui viendront: nous avons entre les mains le destin de la France", a lancé le troisième homme de l'élection présidentielle de 2007.
Parler au nom des « petits, des obscurs .. »
Celui que les sondages créditent à 12% d'intentions de vote a employé à de multiples reprises le mot "peuple", qui "paraît-il n'est pas à la mode". Regrettant que "l'injure suprême dans le monde politique, ce soit devenu 'populiste'", François Bayrou, qui a rappelé avoir "grandi dans un tout petit village des Pyrénées" où "il n'y avait pas de nobles ni de bourgeois" et qui est le fils d'un homme à qui on parlait "comme à un bouseux", a revendiqué de "parler au nom" des "petits, des obscurs, des sans-grades". Comme le répètent tour à tour aussi Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen.
"Les PPP : partis provisoirement principaux"
Priorité au "peuple" donc que l'ancien ministre appelle désormais à "résister". "Nous allons à nouveau faire rimer le nom de France avec le beau mot de résistance", a asséné le député béarnais. Une formule utilisée plus de vingt fois par le leader du MoDem. "A l'enlisement, nous allons résister; à l'appauvrissement, nous allons résister; à la fuite des activités, nous allons résister; aux compromissions, nous allons résister; aux priviléges excessifs et indus, nous allons résister; à l'illettrisme, nous allons résister; à l'argent roi, nous allons résister; à l'affaiblissement, nous allons résister", a-t-il notamment déclaré. Et d'ajouter : "Résister, cela impose qu'un peuple se réforme, prenne en main son propre destin".
"L'enjeu de cette élection c'est que, ce que nous avions perdu", comme le "produire en France", "nous allons le retrouver", a-t-il insisté en se référant aux "Quatre cavaliers de l'Apocalypse", qui sont aujourd'hui, selon lui, "le chômage, la chute du pouvoir d'achat, les déficits et la dette". Et de renvoyer, une nouvelle fois, PS et UMP dos à dos : "Je les appelle les PPP : partis provisoirement principaux."
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