Certains l’avaient annoncé depuis le début. Ils connaissaient bien Borloo et savaient qu’il n’aurait pas le culot d’y aller !.. Cette fois c'est officiel, Jean-Louis Borloo ne sera pas candidat à l'élection présidentielle en 2012. Le président du Parti radical l'a annoncé dimanche2 octobre au soir sur le plateau du 20h de TF1. "Ce serait plus une candidature de confusion que de solution", a estimé l'ancien ministre de Nicolas Sarkozy, qui a ajouté que le centre n'avait jamais "été autant éclaté". "Ma détermination n'a jamais été aussi forte", a réagi Hervé Morin, sur son compte Twitter, après avoir appris la décision de Jean-Louis Borloo.
"Les temps sont suffisamment troublés pour ne pas ajouter de la confusion à la confusion." C'est ainsi que Jean-Louis Borloo a justifié dimanche soir sur TF1 sa non-candidature à l'élection présidentielle de 2012. Car le président du Parti radical estime que, à l'heure actuelle, la dynamique des centres n'est "pas suffisante pour porter une candidature, non pas de témoignage, mais pour être présente au second tour de la présidentielle". L'ancien ministre de Nicolas Sarkozy – qui a pris cette décision en son "âme et conscience" – a également dit regretter que les centres soit "aussi éclatés", "en compétition entre eux".
Alors, même si le projet est "prêt" et qu'il s'y est préparé "méthodiquement pendant neuf mois", Jean-Louis Borloo a décidé de ne pas y aller. Pour ne pas mettre en œuvre une candidature "de confusion, et non de solution". "Je change mon champ de bataille", a poursuivi le maire de Valenciennes, une ville où il aurait dû faire sa déclaration de candidature. "C'est plus facile d'être candidat, de venir sur les plateaux, d'être au milieu du jeu. Je crois que c'est plus responsable de prendre la position que je prends", a-t-il ajouté en promettant qu'il serait "présent aux prochaines échéances" et "défendrait la création de cet univers centriste pour les échéances à venir".
Car il entend bien peser dans la bataille. Aux côtés de Nicolas Sarkozy? "Il y aura des coalitions de part et d'autre", a-t-il déclaré, affirmant ne pas avoir "eu l'occasion de parler" au chef de l'Etat. "Je ne suis plus à l'UMP, je ne sais pas qui sera le candidat de l'UMP et on se prononcera en fonction de la vision, des projets, des programmes, en temps utile", a ajouté le président du Parti radical, à peine plus de trois mois après le lancement en juin dernier de l'Alliance républicaine, écologiste et sociale. Et près de cinq mois après son émancipation de l'UMP.
Nadine Morano : « Maintenant tous derrière Nicolas Sarkozy !.. »
La décision de Jean-Louis Borloo réjouit du côté du parti majoritaire. Et sûrement à l'Elysée, qui craignait une candidature du député du Nord. "Un membre de la famille est revenu dans la maison", a affirmé le ministre de l'Apprentissage, Nadine Morano, sur iTélé, qui a salué la "sagesse" et le "sens du devoir" du président du Parti radical. "Maintenant, c'est tous derrière Nicolas Sarkozy!", a-t-elle lancé. "Je suis satisfait", a renchéri Marc-Philippe Daubresse, membre de l'UMP et proche de Jean-Louis Borloo. Avant de mettre en garde : "L'UMP doit se rendre compte de l'apport essentiel qu'il peut avoir" en vue de 2012.
"Ce soir, aucune décision n'est prise", a assuré le conseiller politique du Parti radical, Dominique Paillé. "Il faut regarder de quelle manière ce projet peut-être porté", a ajouté l'ancien porte-parole de l'UMP, qui a dit avoir des "doutes" face "au virage très droitier" pris ces derniers mois par l'UMP. "Jean-Louis Borloo prend ses décisions avec la lenteur que la raison lui impose", a justifié Dominique Paillé, indiquant que cette déclaration était l'aboutissement de la réflexion engagée par le président du PR en avril dernier. "Jean-Louis Borloo fait le sacrifice de sa candidature pour la majorité, il lui donne une ultime chance de se refaire. Aujourd'hui, l'UMP ne peut plus accuser les autres de ses difficultés et doit prendre en compte notre sensibilité progressiste", a déclaré à l'AFP Rama Yade, se disant "triste" mais "compréhensive". "Oui, il est candidat", avait affirmé l'ancienne ministre des Sports mardi soir sur Canal +.
Rama Yade et Dominique Paillé qui, tous deux, ont quitté l’UMP pour faire route avec Jean-Louis Borloo se retrouvent maintenant dans une situation difficile. Le Parti radical devra négocier pour eux une circonscription aux élections législatives pour qu’ils survivent politiquement à cet épisode.
Quant à Hervé Morin, qui piaffait d’impatience il n’y a pas si longtemps, il ne tient qu’à lui maintenant de faire entendre la voix du Centre ?
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