En s'en prenant vendredi à la direction de Pôle Emploi au sujet des statistiques du chômage, le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a déclenché une vive polémique.

Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, a sans doute prononcé le mot de trop. En traitant Christian Charpy, le patron du Pôle Emploi, de "canaille" vendredi matin sur RMC, l'ancien député européen a déclenché une vive polémique. "Benoît Hamon aurait été mieux inspiré une fois de plus de réfléchir avant de parler et de céder à l'insulte", a réagi à la mi-journée l'offensé sur les ondes de RTL, ajoutant qu'il "se réservait le droit de porter plainte pour diffamation". "L'insulte, ça n'a pas du tout d'importance", a précisé Christian Charpy, "mais la diffamation sur l'ensemble des agents de Pôle Emploi qui font sérieusement leur travail, c'est inadmissible."  

La raison de cet échange amer par médias interposés découle des chiffres officiels du chômage rendus publics la veille. Face à une hausse de 2% du nombre de demandeurs d'emploi en octobre, Benoît Hamon a parlé de statistiques "manipulées" par la direction de Pôle Emploi qui, toujours selon lui, "sert d'auxiliaire à la communication gouvernementale". Le porte-parole du PS a alors embrayé en indiquant qu'en "réalité", le taux de chômeurs représente "17% de la population active" - et non 10% environ comme le montrent les statistiques officielles -, soit cinq millions de demandeurs d'emplois, tandis que le gouvernement n'en comptabilise que 2,6 millions. Conclusion, toute personnelle, de la part du franc-tireur socialiste: "Moi, je dis que le directeur de Pôle Emploi est une canaille de continuer à procéder ainsi, de tordre les statistiques pour expliquer que, finalement, tout va mieux qu'ailleurs."

"Encéphalogramme plat"

Bien évidemment, cette sortie n'a pas manqué de faire jaser à droite. Premier à réagir, Laurent Wauquiez a jugé "indignes" les propos du porte-parole socialiste, en marge d'un déplacement en Haute-Savoie. "En matière de camouflage de statistiques, Benoît Hamon est un expert, a ajouté le secrétaire d'Etat à l'Emploi en guise de contre-attaque. En 1997-1998, plus de 100 000 personnes ont été mises en pré-retraite chaque année et sorties artificiellement des chiffres du chômage", a-t-il certifié, alors qu'à cette époque sa "cible" était conseiller de Martine Aubry, elle-même ministre de l'Emploi de Lionel Jospin.

Au-delà du cas Hamon, l'occasion était également belle pour s'en prendre au PS. "Il n'y a pas aucune proposition, aucun débat, c'est un trou noir", a commenté Laurent Wauquiez. Disparu de Twitter, mais toujours bien présent par voie de communiqué, Frédéric Lefebvre en a rajouté une couche dans la journée. "La polémique (…) montre une fois de plus que l’encéphalogramme est plat pour ce qui est des idées au Parti socialiste, qui en est réduit à ne pratiquer que l’invective gratuite", a attaqué le porte-parole de l'UMP. Avant d'ajouter, à l'attention toute particulière de son homologue socialiste, qu'"il n’a pas pu échapper à M. Hamon que le mode de calcul utilisé est le même dans tous les pays d’Europe".



Source : lejdd.fr   27-11-2009



Informations  MONTESQUIEU-VOLVESTRE, FRANCE, MONDE : Vous souhaitez être informé régulièrement sur les nouveautés mise en ligne sur ce Blog, inscrivez vous à la Newsletter (voir dans la colonne ci-contre)