Le gouvernement a présenté dans la nuit de lundi 25 novembre à mardi 26 des mesures visant à compenser, pour les retraités modestes, un report de la revalorisation annuelle des pensions, avant le vote mardi 26 après-midi à l'Assemblée du projet de loi de réforme des retraites. Une manière de tenter d’amadouer les députés de la gauche du PS et peut-être les écologistes et des Radicaux de gauche pour qu’ils votent le texte de la réforme. Tant mieux pour les petites retraites qui, il est vrai, étaient particulièrement maltraitées dans cette réforme.

C'est un peu une mesure de dernière minute. Comme pour mieux s'assurer d'avoir le vote de tous les députés de la majorité mardi 26 novembre. En effet, le gouvernement a présenté dans la nuit de lundi25 novembre à mardi 26 des mesures visant à compenser pour les retraités modestes un report de la revalorisation annuelle des pensions, avant le vote en seconde lecture à l'Assemblée nationale du projet de loi de réforme des retraites.

L'aide à l'acquisition d'une complémentaire santé (ACS) sera revalorisée d'une cinquantaine d'euros pour les plus de 60 ans et le minimum vieillesse sera revalorisé deux fois en 2014, a annoncé dans l'hémicycle la ministre des Affaires sociales Marisol Touraine. Ces hausses se feront par décret. Manœuvre politicienne et improvisation, encore une fois. Mais tant mieux pour les bénéficiaires de cette « aumône » de dernière minute !..

Le blocage des alliés écologistes et radicaux

Cette décision fait suite au débat parlementaire mouvementé de la semaine dernière sur les retraites. Le gouvernement avait décidé jeudi de recourir au vote bloqué sur l'ensemble du projet de loi de réforme des retraites mardi, afin de passer outre l'opposition de nombreux députés de gauche au report de six mois de la revalorisation annuelle des pensions. Ce report avait été supprimé la veille au soir, par un vote de cinq des six groupes de l'Assemblée, dont ceux d'Europe Ecologie-Les Verts et des radicaux de gauche.

Au travers des deux mesures adoptées dans la nuit de lundi à mardi, Marisol Touraine a assuré avoir "entendu les préoccupations" des groupes de la majorité et avoir voulu apporter du "pouvoir d'achat" aux retraités "modestes". L'écologiste Jean-Louis Roumegas a aussitôt "salué" dans l'hémicycle les mesures annoncées par le gouvernement, tout en soulignant que le recours à l'ACS était faible et qu'il faudrait donc aider à ce que ce taux augmente. Pour la radicale de gauche Dominique Orliac, "ces mesures sont bienvenues" également.

L'UMP Denis Jacquat a, lui, ironisé sur une ministre selon lui "obligée de jouer l'acrobate pour recoller les morceaux de la majorité". Pour son collègue du même groupe Gilles Lurton, "on est loin du compte" et "la seule solution aurait été de retirer l'article 4" qui prévoit ce report tant débattu. Côté Front de gauche, Jacqueline Fraysse a regretté qu'il ait fallu que cet article "soit repoussé deux fois", en première puis en nouvelle lecture à l'Assemblée, pour "prendre en compte cette demande évidente". Ce à quoi les socialistes Jean-Marc Germain et Christian Paul ont expliqué la performance du gouvernement d'avoir su "rechercher une solution juridique acceptable". Mardi après-midi, la réforme devrait donc être adoptée, sur le fil.

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